Vote de confiance : en cas de censure, un « risque que le FMI intervienne », alerte Éric Lombard

Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, met en garde les parlementaires et l’opinion contre la censure du gouvernement. Si le vote de confiance du 8 septembre 2025 n’est pas concluant, le FMI pourrait bien intervenir pour redresser les finances publiques.

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By Cédric Bonnefoy Published on 26 août 2025 17h00
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Vote de confiance : en cas de censure, un « risque que le FMI intervienne », alerte Éric Lombard - © Economie Matin
44 milliards d'€Le FMI pourrait intervenir pour contenir la dette de la France si le gouvernement de François Bayrou n’obtient pas la confiance du Parlement.

Le vote de confiance ou les agents du FMI pour redresser les finances

Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, reconnaît qu’il existe « un risque » d’intervention du FMI si le gouvernement Bayrou venait à tomber lors du vote de confiance du 8 septembre. Et cela alors que l’exécutif tente de s’engager sur 44 milliards d’euros d’économies pour redresser ses finances publiques et contenir sa dette. L’alerte, bien que prudente, a immédiatement pesé sur les marchés, mais elle s’inscrit néanmoins dans une stratégie destinée à forcer un compromis parlementaire.

Éric Lombard ne dramatise pas sans nuance, mais il ne minimise pas non plus : « C’est un risque que nous souhaitons éviter, que nous devons éviter, mais je ne vais pas vous dire que le risque n’existe pas », a-t-il déclaré sur France Inter, en visant explicitement le FMI comme arbitre ultime en cas d’emballement de la dette si le gouvernement Bayrou échoue. Cette phrase, centrale, traduit une volonté d’alerter tout en maintenant l’option d’un accord majoritaire, car l’objectif demeure d’éviter tout appel au FMI.

Dans le fond, l’exécutif fixe le cap : 44 milliards d’euros d’économies annuelles pour assainir les finances publiques et ralentir la progression de la dette de la France. Ce montant, porté par le gouvernement Bayrou, vise à restaurer la confiance des investisseurs et à éloigner le spectre du FMI, même si les oppositions entendent censurer cette trajectoire.

Une marge de négociation possible

Le gouvernement Bayrou assume une ligne rouge : « Il y a évidemment une marge de négociation sur le partage de l’effort », dit Éric Lombard, « mais pas sur le montant ». Et ce, afin d’éviter un signal de faiblesse envoyé aux marchés et, partant, au FMI. Par ailleurs, « la part des plus fortunés doit être évidemment plus forte », ajoute-t-il, pour garantir l’équité de l’ajustement et rallier une partie de la gauche, notamment le PS, au nom de la justice fiscale et de la soutenabilité de la dette.

Reste l’arithmétique : RN, LFI, écologistes et socialistes annoncent un vote contre, ce qui rend la chute du gouvernement Bayrou plausible le 8 septembre et renforce la probabilité d’un scénario où le FMI deviendrait une référence dans les débats publics sur les finances de la France. Le ministre tempère néanmoins : « Nous sommes à la bataille… » pour obtenir une majorité ; l’exécutif espère une « surprise » et mise sur l’argument de la responsabilité budgétaire pour contenir la dette sans aggraver le coût de financement. Un vœu pieux ? Les prochaines semaines le diront.

Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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