Comment recruter un Millennial en cinq leçons

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Par Constance Desforges Publié le 13 novembre 2017 à 5h00
France Entreprises Millenials Recrutement Employes
16 millionsLa France compterait 16 millions de Millenials.

Ils ont entre 20 et 30 ans. Ils sont entrés sur le marché du travail ou y font leurs premières expériences. Ils sont nos stagiaires, nos collègues, parfois nos supérieurs (pour les plus brillants !).

Nos probables futurs camarades de machine à café… Ce sont les Millennials ! Leurs valeurs ? La recherche d’expériences et de liberté, un certain refus des contraintes mais aussi l’envie de s’impliquer pour faire avancer la société.

Des idéaux qui se heurtent souvent à la réalité du monde du travail d’aujourd’hui. Car cette génération qui pense autrement compte bien travailler...autrement. Comment les entreprises peuvent-elles alors les séduire, les recruter, les fidéliser et surtout les rendre heureux ?

Horaires, lieu de travail : la fin de tous les carcans

Les Millennials veulent de la flexibilité. Pouvoir travailler chez eux un jour par semaine pour éviter les bouchons et gérer les aléas du quotidien. S’installer dans un espace de co-working pour organiser plus facilement les RDV… L’Anti-café, à République ou Beaubourg, vous connaissez ? C’est leur nouveau QG ! Pouvoir dormir tard un mardi matin… mais travailler jusqu’à 23h. Emmener ses devices connectés partout avec soi pour décider de l’heure et du lieu de travail… Ils veulent sortir du 9h-19h inadapté aux rythmes d’aujourd’hui. Ils exigent d’échapper à l’open space qui n’a plus de sens. Travailler, c’est où je veux et quand je veux. Agilité et confiance sont leurs maîtres mots.

Un candidat, un job : le sur-mesure de l’emploi

Une fiche de poste standardisée ? Un job aux contours clairement défini ? Les Millennials n’en veulent pas ! Habitués aux Nike personnalisables et à Uber à la demande, ils conçoivent l’emploi comme devant être à leur image. co-créé par eux. Ils veulent pouvoir en définir le périmètre, tant en fonction de leurs compétences que de leurs passions personnelles. Je suis commercial dans un laboratoire et j’écris à mes heures perdues ? Il me faut un poste où je serai (aussi) en charge d’écrire la newsletter et le contenu du site web ! Ce n’est plus le candidat qui s’adapte au job, mais le job qui s’adapte au candidat. Allez regarder quelques offres d’emploi sur monster.fr. Parce que bientôt, vous ne les verrez plus !

Former & enseigner : nourrir d’éternels étudiants

Prise de parole à l’oral, italien débutant, création d’un site web… Les Millennials sont très désireux d’apprendre. De gagner en compétences, qu’elles soient techniques ou théoriques. De stimuler leur cerveau. Entrer dans une entreprise ne doit pas marquer la fin de leur parcours éducatif. Formations, partage des savoirs entre collègues, mentoring, tutoriels en ligne, MOOC, Ted-Ed regardés tôt le matin…. Les Millennials exigent d’être nourris et ils sont très créatifs quant aux méthodes à imaginer ! Chez Kantar Added Value, un « lunch & learn » mensuel permet à qui le souhaite de partager son expertise devant un plateau de sushis géant. En novembre, Jérôme nous parlera de finance !

Dans les chaussures du boss : pouvoir décider sinon rien

Zuckerberg, Bezos, Musk… L’image du PDG a pris un sacré coup de jeune. Les Millennials ont intégré l’idée que l’on peut avoir moins de 30 ans et diriger une multinationale. Alors pourquoi eux devraient attendre ? Habitués à s’exprimer, peu sensibles à la hiérarchie, ils veulent faire partie des processus de décisions. Assister aux COMEX. Influer sur les choix stratégiques. D’où l’apparition des Shadow Committees, ces instances composées de jeunes qui répliquent en miroir un conseil de direction. Ce concept a permis à AccorHotels de lancer Joe & Joe, une chaîne d’auberges de jeunesse imaginée par les jeunes collaborateurs. Ou encore le reverse mentoring qui permet à Caroline, chargée de projet de 23 ans d’être la marraine de Xavier, le CEO et fondateur d’une agence de publicité.

Le CV comme bulletin de vote : sous le travail, l’engagement

Les Millennials veulent changer le monde. Ou en tout cas, contribuer positivement à l’évolution de la société. Place des minorités, pouvoir des femmes, réduction des inégalités, innovation dans la santé… Ils veulent travailler pour une cause noble. Se lever le matin pour une mission qui en vaut la peine. Les start-up solidaires ou « civic-tech » attirent ainsi les talents. Canibal qui incite au tri sélectif par le jeu, Jaidemaville qui fait remonter les besoins des habitants aux mairies, Decideus qui organise des débats en ligne… Ils sont le nouvel eldorado des jeunes diplômés, qui veulent admirer le combat de leur employeur pour s’y engager à 100%. Car ces jeunes ont vu leurs aînés s’apercevoir à 40 ans que le métier d’avocat d’affaires enrichissait le portefeuille mais pas l’âme. Alors ils veulent faire le bon choix dès le début. Donner ses compétences, son énergie, son temps à un métier qui améliorera la vie de quelqu’un quelque part. Etre utile.

En un mot, les Millennials sont une génération follement exigeante. Qui en demande beaucoup aux entreprises. Mais qui est prête à s’investir pleinement dans ce qu’elle croit. Et qui va faire bouger les lignes, secouant les process et insufflant un vent de pragmatisme. Alors prêt pour faire passer l’entretien ? On vous souhaite bonne chance !

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Constance Desforges, Project Director, Kantar Added Value

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