Emploi : comment réduire les dépenses massives de l’Etat ?

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Par Jacques Martineau Publié le 20 mars 2018 à 5h00
Emploi France Depenses Etat Solutions
8,9 %Le taux de chômage en France est de 8,9 % de la population active.

Réduire les dépenses massives de l’Etat ne signifie pas pour autant qu’il faille en conclure hâtivement que l’austérité est la seule solution. Pour tenter d’y voir clair, il est utile de faire le point sur l’ensemble des coûts liés à la politique d’aides aux personnes sans travail et de soutien aux entreprises en matière d’emploi.

Un saupoudrage de baisse de charges et de cotisations est sans effet

A noter, que 4 à 5% de diminution de baisse de charges sont très insuffisants pour entraîner de réelles embauches en particulier dans les TPE, PE voire les plus petites des ME. Les gérants, commerçants et artisans pourront tout au plus rafraîchir leur fond de trésorerie. Favoriser les licenciements n’est pas un garant de consommation et d’investissement.

Un minimum de réflexion et de bon sens permet d’en relativiser la portée. Une remise en cause de l’ensemble du système de recouvrement des charges sociales nécessiterait de longues négociations pour aboutir à des consensus mous. Par ailleurs, une diminution sans nuance de quelques pour cent du montant de ces charges au bénéfice de l’ensemble des entreprises françaises procède d’un « saupoudrage », sans obligation, ni garantie de résultat. Quelles en seraient les conséquences profitables pour l’emploi ? Les TGE, GE et ME qui en seraient les principaux bénéficiaires n’ouvriraient pas pour autant leurs portes. Les PE et TPE n’en tireraient que très peu d’avantages, sans retour concret et sans certitudes d’embauches.

Le contrat d’activité « gagnant – gagnant » est toujours à l’ordre du jour !

La voie du recours à l’activité marchande pour tous est de loin la meilleure solution humaine et économique pour retrouver le chemin de l’emploi. Imaginons un contrat d’activité correspondant à un CDD de 12 à 18 mois, tripartite à charge répartie : employeur (35%)-assurance chômage (40%)-formation (25%). C’est d’un véritable contrat de résultat « gagnant – gagnant » dont il s’agit. Il répond à une politique de l’offre qui satisfait aussi la demande. Ce scénario est d’autant plus crédible qu’un peu plus d’un million de personnes en « recherche d’emploi » et « employable » reste crédible. Les premiers bénéficiaires de cette opération sont de toute évidence les nouveaux actifs. La confiance et la dignité retrouvées sont des éléments moteurs pour eux et leur famille. Cela favorisera à tous les niveaux le retour à une activité marchande pérenne…

Les conséquences positives d’une telle démarche

La diminution volontaire et massive des dépenses passives en encourageant le retour à l’activité pour tous est une chance qu’il faut saisir. L’idéologie politique et le précieux dogmatisme partisan sont à proscrire en matière économique et sociale, et encore plus dans le domaine de l’activité et de l’emploi. L’évaluation de la situation économique d’un pays doit procéder de l’analyse détaillée de plusieurs données essentielles.

Au-delà du taux d’endettement, du taux de déficit par rapport au PIB, des capacités de crédit, de l’inflation et du taux de croissance, il faut être attentif et savoir s’attaquer avec vigueur à la réduction des dépenses passives liées à l’entretien forcé de l’inactivité, c’est un vrai pari à gagner pour l’Etat. Il contribue en le réalisant à la possibilité de permettre à plus d’un million de personnes de retrouver un accès fiable à l’activité en moins de deux ans.

Economie : la réalité des chiffres

Le résultat attendu est chiffrable. Il correspond à une première diminution sensible du taux de chômage supérieur à 1,5%. L’économie faite uniquement sur les coûts directs « ciblés » d’aide à l’emploi et des comptes sociaux est très significative. La balance est positive et la simulation l’estime à plus de 5 milliards d’euros. A cela s’ajoute d’une part les recettes potentielles des « manques à gagner » de l’Etat et d’autre part les ressources dues aux retombées économiques attendues. Soit au total un minimum d’économies ou de recettes de l’ordre de 10 milliards d’euros dès le retour à l’emploi.

Le regain de consommation peut entraîner une augmentation supplémentaire du taux de croissance de 0,6 à 0,7% du PIB par an, ce qui permettrait de dépasser significativement les 2% de croissance, nécessaires pour créer de l’emploi pérenne. Par la visibilité des résultats, la confiance serait aussi de retour auprès des citoyens, des chefs d’entreprise, des milieux financiers et du marché. Chacun s’en porterait mieux. Mais l’activité pour tous, basée sur une politique de l’offre, n’intéresse pas nos politiques !

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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