Comme toute production alimentaire en France, et même peut-être plus, le foie gras est réglementé : les étiquettes, la provenance, les règles de sécurité doivent être respectées par les producteurs sous peine de sanctions. Or, lors des contrôles menés en 2018 par la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), des anomalies ont été identifiées dans 14,5% des établissements.
Tromperies du consommateur en masse
Si les contrôles ont été menés en 2018, la DGCCRF n’a dévoilé les résultats de ces derniers que le 23 décembre 2019, peu avant Noël. Les consommateurs ayant déjà fait leurs emplettes, l’information n’aura pas impacté les ventes. Le risque était réel : sur 70 établissements contrôlés liés à la production et la vente de foie gras (donc également des supérettes, par exemple), un taux d’anomalie de 14,5% a été enregistré.
La très grande majorité des anomalies concerne les deux grands classiques pour la DGCCRF : l’étiquetage non conforme (un tiers des anomalies) et, bien évidemment, la tromperie à l’égard du consommateur (également un tiers des anomalies).
Beaucoup trop d’eau dans les foies gras
Si la DGCCRF critique ce qui semble être, à première vue, un manque de connaissance de la réglementation en vigueur sur les étiquettes, notamment chez les petits producteurs, elle pointe du doigt un pratique plus problématique : la présence d’eau dans le foie gras.
La réglementation stipule en effet que le foie gras ne peut contenir que 10% d’eau au maximum. Or, sur les 21 blocs de foie gras testés en laboratoire par la DGCCRF en 2018, 9 étaient concernés par un dépassement de cette limite. Et si vous espérez faire confiance au label IGP, 5 sur les 6 testés ont été jugés non conformes pour diverses raisons.
Au total, sur 35 prélèvements analysés par la répression des fraudes, 17 ont été jugés non conformes et 2 jugés « à surveiller », ce qui porte le taux de non-conformité à 54%… soit plus de la moitié. La DGCCRF aura finalement rédigé 12 avertissements, 6 injonctions et renvoyé au parquet 4 dossiers pour des contentieux pénaux.