Fusions-acquisitions : les autorités de la concurrence serrent les vis

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 3 mars 2020 à 18h27
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144,6 millions d'euros144,6 millions d'euros d'amendes ont été infligées dans le monde en 2019 pour non-respect du droit de la concurrence lors de fusions et acquisitions.

À travers le monde, les autorités de la concurrence ont été très actives en 2019 : suite à leur intervention, 40 transactions ont été interdites, et 143 ont dû être remodelées, nous apprend une étude du cabinet Allen & Overy.

Les technologies, les médias et les télécoms dans le viseur des autorités de la concurrence

L’activité de fusions et acquisitions a reculé de 10% en 2019 (malgré une multiplication de méga-deals, avec une hausse de 4% de la valeur des transactions de plus de 10 milliards de dollars). Et pourtant, les autorités de la concurrence à travers le monde ont été très actives : 40 transactions ont été bloquées, et 143 ont dû faire l’objet de remèdes, ont calculé les spécialistes du cabinet Allen & Overy. La Commission européenne a notamment été particulièrement interventionniste, avec le blocage de 3 accords, dont la fusion Alstom-Siemens.

L’intervention des autorités de régulation a été très prononcée dans le secteur des Technologies, des Médias et des Télécoms. En effet, 19% des deals ont fait l’objet d’une intervention de la part des autorités en 2019 contre 10% en 2018. Dans le seul secteur des technologies, les interventions ont augmenté d’un tiers par rapport à l’année précédente. 4% des interventions antitrust portaient sur des transactions liées aux télécommunications, alors que ces dernières ne représentent que 1% des fusions-acquisitions mondiales.

Antitrust : les amendes ont été plus conséquentes en 2019

Mais c’est dans le secteur de l’industrie et de la manufacture que les autorités ont été les plus actives : 23% de leurs interventions ont en effet concerné ce secteur d’activité (alors qu’il ne représentait que 18% des fusions et acquisitions mondiales). Les autorités antitrust ont également été particulièrement interventionnistes dans le secteur des biens de consommation et dans celui des sciences de la vie (comme la vente de certaines entreprises pharmaceutiques).

En 2019, les économistes d’Allen & Overy notent deux tendances : d’une part une plus grande sévérité dans l’application des procédures, d’autre part l’essor de préoccupations politiques, qui peuvent aller à l’encontre de la législation antitrust, comme l’ont montré les réactions de la France et de l’Allemagne au blocage par la Commission européenne de la fusion Alstom-Siemens.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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