Les entreprises françaises paient avec 13 jours de retard en moyenne

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Par Laure De Charette Modifié le 12 juin 2015 à 10h22
Facture
8,5%Seules 8,5% des entreprises employant plus de 250 personnes paient à l'heure

Quand on pense que les retards de paiement entre entreprises sont responsables de 25% des faillites en France, cela fait froid dans le dos. Selon le dernier baromètre trimestriel Altares sur les retards de paiement des entreprises, une entreprise met en moyenne 13 jours à régler son dû à son fournisseur (contre 6,5 jours en Allemagne).

Les TPE, principales victimes

Le baromètre se concentre essentiellement sur 120 grandes entreprises françaises. Les retards atteignent pas moins de 4 milliards d'euros. Un chiffre en hausse de 20% en un an.

Selon Pierre Pelouzet, médiateur national des relations inter-entreprises invité de Good Morning Business, ils se sont concentrés sur les plus grosses entreprises, "car ce sont elles les principales responsables. Il y a un effet de cascade : si les grandes ne paient pas les petites entreprises, les petites ne paieront pas les très petites, et ce sont ces dernières qui sont menacées de fermeture".

Or selon une étude d'Altares, 38% des micro-entreprises payent à l'heure, alors que seules 23% des PME (10 à 250 salariés) le font, et seulement 8,5% des entreprises employant plus de 250 personnes.

Bientôt une liste des mauvais payeurs

En tout, toutes entreprises confondues, ce sont "13 à 15 milliards d’euros" qui manqueraient dans les caisses des entreprises, faute de règlement des factures en temps et en heure.

"La mauvaise nouvelle, c’est que si ça ne s’arrange pas, ça va tuer la reprise économique" estime le médiateur, chargé de se mettre à la disposition de toute entreprise en conflit avec un client ou un fournisseur.

En outre, ce n’est plus seulement l’industrie, mais aussi les services qui désormais concernés par ces retards.

Des amendes administratives peuvent désormais être infligées aux mauvais payeurs, et bientôt, une "liste des entreprises sanctionnées sera publiée tous les trimestres". Cette médiatisation des boîtes qui ne jouent pas le jeu est inspirée du "Name and shame" anglo-saxon. Ecorner l’image de l’entreprise peut la dissuader de faire attendre de manière outrancière ses clients. "Les entreprises sont sensibles à leur image" explique le médiateur.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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