Alimentation : le « steak végétal » n’existera plus

Afin de clarifier la dénomination des produits alimentaires, mais surtout pour faire plaisir aux agriculteurs sur fond de conflit avec le gouvernement, la France change les règles. Les steaks végétaux n’existeront bientôt plus.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 28 février 2024 à 8h35
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2,2%2,2 % des personnes ont un régime sans viande en France

Des dénominations interdites pour l’alimentation végétale

Le décret publié mardi 27 février 2024 au Journal Officiel par le gouvernement français, interdit l'usage de dénominations telles que "steak", "escalope", ou "jambon" pour les produits à base de protéines végétale. Cette mesure, demandée depuis longtemps par les acteurs de la filière animale, vise à éliminer la confusion qu’ils estimaient pouvoir se créer chez les consommateurs lors de leurs achats alimentaires et à protéger les appellations traditionnellement associées à des produits d'origine animale.

En vertu de ce décret, des termes faisant référence à la morphologie ou à l'anatomie animale, comme "filet, faux-filet, rumsteck, escalope, bifteck, escalope, jambon, flanchet ou paleron" sont également interdits pour la commercialisation et la promotion de produits contenant des protéines végétales.

Clarifier l’étiquetage des produits alimentaires

Les implications de cette nouvelle réglementation sont multiples. D'une part, elle représente un pas vers la clarification de l'étiquetage alimentaire, en assurant que les consommateurs ne soient pas induits en erreur par des appellations pouvant suggérer une origine animale des produits végétaux. D'autre part, elle pose des défis pour les producteurs de substituts végétaux à la viande, qui doivent désormais trouver de nouvelles façons de désigner leurs produits sans s'appuyer sur des termes traditionnels.

Le décret fixe également des limites sur la quantité de protéines végétales pouvant être présente dans les produits d'origine animale, avec une liste spécifique de produits et le pourcentage maximal de végétaux autorisés. Cette mesure vise à garantir que les produits mixtes ne remplacent pas les ingrédients animaux par des substituts végétaux au-delà d'un certain seuil, tout en permettant une certaine flexibilité dans la formulation des produits.

Dénomination des produits alimentaires : des sanctions pour les contrevenants

Les sanctions prévues en cas de non-respect de ces nouvelles règles sont significatives, avec des amendes allant jusqu'à 1.500 euros pour les individus et 7.500 euros pour les entreprises. Toutefois, une période de transition d'un an est accordée pour écouler les stocks existants, permettant ainsi aux entreprises de s'adapter progressivement aux nouvelles exigences.

Et, de plus, le décret précise que « les produits légalement fabriqués ou commercialisés dans un autre État membre de l'Union européenne ou dans un pays tiers, ne sont pas soumis aux exigences du présent décret. » Finalement, les produits appelés steaks végétaux et autres saucisses végétales pourront donc toujours exister… s’ils sont fabriqués ailleurs et importés en France.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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1 commentaire on «Alimentation : le « steak végétal » n’existera plus»

  • « Finalement, les produits appelés steaks végétaux et autres saucisses végétales pourront donc toujours exister… s’ils sont fabriqués ailleurs et importés en France » : cela s’appelle une « entourloupe » ! Les consommateurs français continueront à être bernés et les producteurs de viande français l’auront dans le baba. Merci qui ? Merci le « en même temps » de la macronie. Pourquoi ne pas avoir prescrit le collage sur les produits végétaux importés une étiquette précisant que ce sont justement des produits végétaux. Cela se fait pour la plupart des produits étrangers importés : une étiquette est collée sur l’emballage pour traduire en langue française les spécifications des produits en cause.

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