Un « régime d’assurance pandémie » pour répondre aux crises sanitaires ?

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 23 mars 2023 à 9h52
Regime Pandemie Assurance 2
50 MILLIARDSLa couverture des pertes d'exploitation des entreprises affectées par le coronavirus est estimée à 50 milliards d'euros.

L'ensemble des pertes d'exploitation des entreprises touchées par le coronavirus ne pourra pas être pris en charge par les assureurs privés. Axa propose la création d'un régime d'assurance pandémie.

La Fédération française de l'Assurance (FFA) a estimé il y a quelques jours que la couverture des pertes d'exploitations des entreprises affectées par la crise sanitaire du coronavirus atteindrait 50 milliards d'euros. C'est l'équivalent de la totalité des fonds propres des assureurs dommages : impossible donc pour le secteur de payer les dommages économiques subis par les entreprises. Ce d'autant que très peu d'entre elles ont souscrit à une assurance contre le risque de perte d'exploitation lié à une épidémie, bien que ce type de police existe, relève Thomas Buberl, PDG de l'assureur Axa. Dans un entretien au Journal du Dimanche, il met sur la table une proposition pour prendre en charge à l'avenir ce genre d'épisodes exceptionnels.

Un régime détenu à 50% par l'État et à 50% par les assureurs

Il préconise un régime d'assurance pandémie, « inspiré de celui qui existe déjà pour les catastrophes naturelles ». Chaque année, les assureurs encaisseraient des primes mises en réserve. Puis, en cas de crise, « les assureurs paieraient jusqu’à deux à trois fois le montant des primes, l’État prenant le relais au-delà », suggère-t-il. Ce mécanisme de mutualisation appartiendrait à 50% à l'État, et à 50% par un pool d'assureurs privés. « Axa est prêt à prendre l’initiative pour travailler avec l’État français et d’autres États européens », indique Thomas Buberl.

Préparer en amont

Le patron d'Axa appelle aussi à en faire bien davantage en matière de prévention. « Un des enseignements de cette pandémie est que le monde n’était pas assez préparé et ne s’est pas assez coordonné », explique-t-il. Le dérèglement climatique et ses conséquences requièrent une « grande préparation et des actions coordonnées au niveau mondial », plaide-t-il encore. Le gouvernement sera-t-il réceptif à l'idée ?

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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