Pour Bruno Retailleau, les Français devront accepter de travailler plus

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 23 avril 2020 à 12h03
Travail Mains Cooperation
55 MILLIARDS €Durant le confinement, les Français ont économisé près de 55 milliards d'euros selon l'OFCE.

Après le Medef, le président du groupe Les républicains au Sénat, Bruno Retailleau, relance le sujet des heures de travail hebdomadaire. Plus modéré, il estime que les Français devront travailler plus, pendant au moins un an. Il précise toutefois, afin de ne pas relancer un microscandale, que ce surplus de travail se transformera en surplus de gain. Sauf que les Français ont largement économisé durant le confinement.

37 heures par semaine, pendant un an au moins

Sur France Inter, le 22 avril 2020, Bruno Retailleau n’y va pas par quatre chemins pour expliquer la situation : « on perd environ deux milliards d'euros par jour et cette destruction de richesses va durer » au point que, selon lui, il faudra une dizaine d’années avant qu’on ne retrouve « le niveau de richesse actuelle ».

Ce retour à la normale passera par une augmentation du temps de travail. « il faudra accepter de travailler jusqu'à 37 heures par semaine, c'est-à-dire aux alentours de 1 700 heures à l'année avec un quota d'heures supplémentaires autour de 300 heures ». Un surplus d’heures qui va se transformer en surplus de croissance et, surtout, en surplus de revenus : les Français devront « se retrousser les manches pour pouvoir travailler plus et donc gagner plus ».

Ainsi, il relance le concept des « heures supplémentaires défiscalisées » qu’avait mis en place Nicolas Sarkozy.

Les Français ont massivement épargné

Reste que l’idée de gagner plus en travaillant plus pourra ne pas intéresser les Français : durant le confinement, ils ont fortement épargné puisqu’il leur était impossible de dépenser. L’OFCE estime que l’épargne des ménages a augmenté de 55 milliards d’euros durant cette période.

Ce surplus d’épargne, l’OFCE espère que les Français vont la dépenser après le déconfinement, ce qui permettrait de réduire les pertes économiques liées à cette période exceptionnelle. Mais rien n’est moins sûr : la crise économique et les incertitudes qui pèsent sur les entreprises pourraient entraîner une réticence à la dépense.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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