La science économique de base en douze chapitres

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Par Dominique Michaut Publié le 29 décembre 2016 à 5h36
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Les théories générales de l’économie visent toujours à être les matrices d’une économie politique, avec ce que cela comporte de choix susceptibles d’influencer les mœurs. Dans ce concours au long cours, l’approche objectiviste n’en est encore, somme toute, qu’au stade de son prototypage.

Elle a notamment à prouver sa capacité à expliquer les formations normales de prix, depuis les prix qui procurent des revenus de placement et du travail, jusqu’aux prix auxquels les entreprises vendent. En d’autres termes, l’approche objectiviste doit tirer au clair la question des valeurs d’échange économique, en dépit des réponses trop globales que l’histoire des idées nous ont léguées (valeur-utilité versus valeur-travail). La même révision doit également fournir des réponses expérimentalement vérifiables à deux autres questions de fond : 1) quel est le cours normal de la répartition des revenus ? 2) quels sont les principaux facteurs de stabilisation relative des monnaies à cours légal ?

L’économie, la marchandise, l’entreprise

Le premier chapitre pourrait être titré La méthode plutôt que L’économie. Le concept de définition en logique des ensembles finis y est d’abord rappelé, à la suite de quoi l’objet propre à la science économique est cerné. Le deuxième chapitre énonce une théorie de La marchandise par nécessité logique. Les échanges marchands sont, en effet, au cœur de ce qui est propre à la science économique. Les cinq propriétés communes à toute marchandise ont pour conséquence que les monnaies ayant cours légal et les trois moyens élémentaires de production ne sont pas à proprement parler des marchandises, quoi qu’on en dise.

Le troisième chapitre traite de L’entreprise à partir de la remarque que cette entité est la seule à n’exister que pour la pratique d’échanges marchands. Par tradition, l’entreprise est réputée avoir pour but de faire du profit. En réalité, aucune entreprise n’est inéluctablement asservie à un maximum à l’avantage de ses propriétaires ou dirigeants. Le préjugé contraire est d’autant plus dommageable qu’il oblitère trois faits majeurs. 1) Les entreprises ne sont qu’artificieusement des sujets fiscaux. 2) Les entreprises ne vendent que des marchandises composées. 3) Une marchandise élémentaire n’est achetable que par les entreprises.

La comptabilité, le capital, le profit

Le quatrième chapitre articule une théorie générale de La comptabilité économique. C’est nécessaire parce qu’une part fondamentale du vocabulaire économique provient des catégories utilisées en comptabilité. Mais qui pense assez bien comprendre ces fondamentaux-là parce qu’il connaît les principes généraux de la comptabilité d’entreprise peut se méprendre. Les États et les ménages ne sont pas des entreprises. Les différentes sortes de comptabilité économique ont des spécificités que nous avons tort de gommer.

Le cinquième chapitre sur Le capital et le sixième sur Le profit bousculent des approximations en vigueur. Tant qu’en théorie économique nous n’aurons pas le courage de n’appeler « capital » et « profit » que deux objets précis, nous continuerons à commettre des erreurs d’analyse aisément évitables. Distinguer le capital du quasi-capital et les actions négociables des actions restituables n’a rien d’accessoire. Discernet que des publicités non encore instaurées sont nécessaires à l’assainissement permanent des marchés financiers n’a rien de superflu.

L’emploi, la répartition, le salaire

Le septième chapitre aborde L’emploi à la lumière de ce qui a été précédemment admis. Les entraves au plein exercice de la rétroaction entre l’état de l’emploi et le stock de capital via le profit sont contreproductives. Leur levée a des effets au regard duquel le traitement social du chômage n’est même pas un bon placebo. Ce qui se joue en cette affaire est que les économies nationales soient dotées d’un dispositif permanent de relance. Le non-respect de deux règles de gestion des finances publiques nuit aussi à l’emploi. C’est pourquoi le septième chapitre se termine par la spécification de ces règles.

Le huitième chapitre, sur La répartition du revenu global, établit d’abord que le revenu total du travail est ce qui reste du revenu global après constitution des revenus de placement. Ensuite, ce chapitre intercale entre les concepts de rentabilité et de profitabilité (décantés dans le sixième chapitre) une définition stricte de la productivité. Alors l’interprétation des équations posées montre que la répartition du revenu global se prête à la maximisation du revenu total du travail. En bien des pays dont la France, l’opinion publique reste persuadée que la pente naturelle de l’économie de marché va dans le sens contraire et que par conséquent il faut compenser par des rapports de force et de la redistribution.

Le neuvième chapitre concerne Le salaire en tant qu’appellation générique des rémunérations du travail. Concernant ces rémunérations, personne n’a le pouvoir d’abroger trois lois. Pays par pays : 1) le salaire moyen est un résultat collectif ; 2) les salaires réduisent la moyenne de ceux qui leur sont inférieurs et augmentent la moyenne de ceux qui leur sont supérieurs ; 3) c’est à la subjectivité collective qu’échoit le réglage de la répartition du revenu total du travail.

L’intérêt, les prix, la monnaie

Le dixième chapitre voit dans L’intérêt un prix à subordonner au taux moyen national de profit sur capital. Ce n’est pas pour le plaisir de renverser la table. C’est bien afin que la finance devienne organiquement asservie à la création d’emplois.

Les prix que le onzième chapitre étudie sont ceux auxquels les entreprises vendent. Une conclusion de cette étude est que la plupart de ces prix ont chacun une valeur sous-jacente qui est objective. La norme qui régit cette valeur s’énonce au moyen d’un expression pas encore référencée dans le vocabulaire économique : l’égalisation des rentabilités directes de même appartenance. Cette norme est en fait une loi instaurée par la concurrence quand celle-ci est expurgée de ce qui la rend plus verbale que réelle. La conclusion finale est de très grande portée : la viabilité systémique et la viabilité morale de l’économie de marché deviennent sensiblement supérieures à ce qu’elles sont été si les autorités de marché désentravent l’exercice de cette loi.

Du douzième chapitre, sur La monnaie, je n’indique ici que deux choses. Il n’est intelligible qu’à la lumière de ce qui le précède. Il constitue une transition avec la partie sur la politique économique.

Le lieu d’assemblage et de ponçage

Le site dédié à l’assemblage et au ponçage des douze chapitres comporte un sommaire déroulant de la partie Science économique. (la table complète des matières est au début de l’édition téléchargeable de la totalité de l'ouvrage).

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Dominique Michaut a été directeur des études du Centre consulaire de formation de Metz puis conseiller de gestion, principalement auprès d’entreprises. Depuis 2014, il administre le site L’économie demain, dédié à la publication d’un précis d’économie objective (préface de Jacques Bichot).

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