Les syndicats n'attirent plus les salariés. Le ministère du Travail a livré son rapport sur le sujet, et les résultats ne sont pas fameux pour les organisations syndicales.
Avec 11% des salariés français qui adhéraient à un syndicat en 2016, on constate une baisse par rapport à 2013, date du dernier rapport sur le sujet : à l'époque, le taux de syndicalisation s'établissait à 11,3%. Même si le chiffre n'est pas encourageant, la syndicalisation en France a déjà été plus faible : elle s'établissait en effet à 9,4% seulement en 1993… Rien à voir avec l'après-guerre (30,1%) ou après les événements de 1968 (20%). Les syndicats manquent-ils d'attrait auprès des salariés ?
Précarité de l'emploi
Le ministère du Travail pointe une raison à cette désaffection croissante des Français envers les organisations syndicales : la syndicalisation est liée à la stabilité de l'emploi. Un travail précaire n'incite pas le salarié à prendre sa carte. 1% des intérimaires font partie d'un syndicat, 2% pour les titulaires d'un contrat à durée déterminée. Il y a aussi en jeu les particularités de certains secteurs d'activité : on est plus syndiqués dans les transports (18%) que dans l'hôtellerie-restauration (4,1%). Une différence existe également selon que l'on travaille dans le privé (8,4%, -0,3 point par rapport à 2013) ou dans le public (19,1%, -0,7 point).
Moins de syndicalisés chez les plus jeunes
Le rapport relève aussi que l'on se syndicalise un peu plus chez les hommes (12%) que chez les femmes (10%), et plus volontiers chez les 50 ans et plus (14,9%) que chez les moins de 30 ans (3,7%). La différence se lit dans les catégories socio-professionnelles : les ouvriers sont syndiqués à 9,7%, moins que la moyenne nationale, contre 12,3% pour les professions intermédiaires.