L’affaire se déroule au Royaume-Uni, mais cette fois-ci, les chauffeurs Uber du monde entier ont les yeux rivés sur la capitale britannique. Et pour cause : c’est les 30 et 31 octobre 2018 qu’a lieu le procès en dernière instance opposant un syndicat de chauffeurs à Uber, qu’ils tentent de faire reconnaître en tant que leur employeur.
Uber : un combat judiciaire décisif
Les chauffeurs Uber, sont-ils vraiment indépendants, comme l’affirme la société dirigée par Dara Khosrowshahi, ou bien sont-ils ses employés ? C’est la question à laquelle devra répondre la Cour d’Appel britannique à l’issue de deux jours d’audience, les 30 et 31 octobre 2018.
C’est la dernière étape dans une bataille judiciaire entamée en octobre 2016, lorsque le syndicat de chauffeurs GMB a saisi la justice, la demandant de reconnaître à ses adhérents la qualité d’employés (« workers »), un statut qui leur donnerait droit à un salaire minimum et des congés payés. À noter qu’au Royaume-Uni, ce statut est différent de celui de salarié (« employee »), ce dernier impliquant en plus le congé maternité/paternité.
Selon GMB, Uber sous-paierait ses chauffeurs 20 200 euros par an chacun
GMB, qui fédère 40 000 chauffeurs Uber (sur les 60 000 que compte le Royaume-Uni), a récemment calculé qu’au Royaume-Uni, les chauffeurs Uber auraient pu gagner l’équivalent de 20 200 euros en plus par an chacun (dont 12 300 euros en salaire et 7 900 euros en congés payés) si le statut d’employés leur était reconnu.
« Alors même qu’[Uber] est en train de gaspiller de l’argent en perdant procès après procès, les chauffeurs voient 20 200 euros en moins dans leur poche chacun. Des milliers de chauffeurs peinent à payer le loyer et à nourrir leurs familles. Pour Uber, il est l’heure d’admettre da défaite et de passer à la caisse », a fait savoir le syndicat GMB.