31 décembre 2025 : jour rouge Tempo, fête gâchée ?

Il fallait oser. Il fallait surtout être déconnecté de toute réalité sociale pour décréter que le 31 décembre 2025 serait un jour rouge pour les clients Tempo. Rouge, c’est-à-dire le jour où l’électricité devient un luxe, où allumer un radiateur frôle l’indécence financière, où chaque kilowattheure se transforme en rappel à l’ordre brutal : vous n’auriez pas dû vivre normalement aujourd’hui.

Paolo Garoscio
By Paolo Garoscio Published on 30 décembre 2025 11h35
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31 décembre 2025 : jour rouge Tempo, fête gâchée ? - © Economie Matin
0,6868 EUROLes prix du kWh sont de 0.146 € en heures creuses et 0.6468 € en heures pleines durant les jours rouges.

Le soir du Réveillon menacé par le courant cher

Car enfin, parlons-en, de ce 31 décembre. Ce n’est pas un mardi quelconque de février, humide et sans âme. C’est le soir du réveillon, le moment où des millions de foyers se retrouvent, cuisinent, éclairent, chauffent, accueillent. Un moment collectif, culturel, presque rituel. Et c’est précisément ce jour-là qu’on choisit de brandir le drapeau rouge.

Le message est limpide : fêtez, mais grelottez.

Le tarif Tempo est déjà un exercice de funambulisme permanent pour ses abonnés. Une pédagogie par la peur : surveiller les couleurs, anticiper, programmer, couper, reporter. On accepte le jeu parce qu’il est censé être exceptionnel, rare, raisonnable. Mais transformer le 31 décembre en journée punitive, c’est franchir une ligne symbolique. C’est dire que même les temps forts de la vie sociale doivent se plier à une logique technocratique froide, aveugle, purement comptable.

Le réveillon : sobriété contrainte ou sobriété subie ?

Le 31 décembre cumule chauffage, éclairage, cuisine prolongée, parfois réception de proches. Demander un effort maximal ce jour-là revient moins à inciter à la sobriété qu’à placer les ménages devant un dilemme inconfortable : renoncer à des usages élémentaires ou accepter une facture dissuasive. On objectera, à juste titre, que le réseau électrique ne tient pas compte des traditions. La contrainte technique est réelle. Pourtant, l’acceptation sociale d’un dispositif dépend aussi de sa lisibilité et de son équité perçue.

Quand les particuliers sont appelés à restreindre fortement leur consommation un soir de fête, pendant que l’éclairage urbain et commercial reste inchangé, un sentiment de décalage s’installe. Ce n’est pas tant l’effort qui est contesté que son ciblage.

Classer le 31 décembre 2025 en jour rouge n’est pas une erreur majeure, mais c’est probablement une occasion manquée de montrer qu’une politique de sobriété peut aussi être intelligente, contextualisée et attentive aux usages réels.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint. Après son Master de Philosophie, il s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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