Budget mensuel : un SMIC ne suffit pas pour vivre en France

La quarantaine est souvent vue comme une période de stabilité dans la vie. Pourtant, pour les 35-49 ans, c’est une époque de forte pression financière. Selon une étude récente du comparateur Lesfurets.com, relayée par Le Parisien, cette tranche d’âge subit le poids le plus lourd des dépenses contraintes, bien au-delà de la moyenne nationale.

Stephanie Haerts
By Stéphanie Haerts Last modified on 19 mars 2025 12h19
Budget mensuel : un SMIC ne suffit pas pour vivre en France
Budget mensuel : un SMIC ne suffit pas pour vivre en France - © Economie Matin
1 426,30€Le salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) s'élève à 1 801,80 euros brut mensuels, correspondant à 1 426,30 euros net pour un travail de 35 heures par semaine.

Alors que le salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) s'élève à 1 801,80 euros brut par mois, soit 1 426,30 euros net pour 35 heures de travail hebdomadaires, les ménages de 35 à 49 ans sont confrontés aux charges fixes les plus élevées (1 472 euros par mois) soit davantage que le Smic. Selon les données du comparateur Lesfurets.com, ces dépenses sont nettement supérieures à la moyenne nationale de 1 143 euros par mois d'un foyer français et influent directement sur leur budget.

Le poids des dépenses fixes pour les 35-49 ans

Avec un montant moyen de 1 472 euros par mois en charges fixes, les ménages âgés de 35 à 49 ans consacrent près de la moitié de leurs revenus nets à ces dépenses inévitables, rapportent Lesfurets.com dans leur comparateur en partenariat avec CSA Research. Cette somme représente une augmentation importante par rapport à la moyenne nationale de 1 143 euros, soulignant une pression financière pour les quadras. L'enquête a été menée en ligne entre le 22 et le 29 janvier 2025 avec un groupe représentatif de 2 059 Français âgés de 18 ans et plus.

Parmi ces charges, certaines ont connu une hausse cette année. L'assurance auto a augmenté de 7%, s'établissant à 91 euros par mois, tandis que l'assurance santé a vu son coût grimper à 109 euros, marquant une hausse de 4%. Les crédits à la consommation et les frais bancaires ont également augmenté, exacerbant la charge sur le budget familial. Les frais bancaires sont passés de 31€ à 35€ par mois (+12%). Certaines charges connaissent une légère diminution, notamment les frais de logement, avec une réduction du loyer ou du crédit immobilier de 642€ à 638€ par mois, ainsi que le crédit auto, qui passe de 195€ à 189€ par mois.

Les régions où les dépenses contraintes sont les plus élevées

L'Auvergne-Rhône-Alpes se distingue par un budget de dépenses contraintes de 1 278 euros par mois, suivi de près par l'Île-de-France avec 1 243 euros et la Normandie à 1 235 euros. Ces régions, où les coûts de logement et de transport sont plus élevés, accentuent la pression financière sur les résidents.

En comparaison, la Bretagne offre un répit financier avec des charges contraintes moyennes de 949 euros par mois, principalement en raison de coûts de logement nettement inférieurs à la moyenne nationale. Ce contraste régional souligne des disparités importantes dans le coût de la vie à travers le pays.

Des dépenses contraintes différentes selon les âges et le profil

Au printemps 2024, les jeunes de 18 à 24 ans révélaient consacrer 1275 euros mensuels à leurs dépenses obligatoires. Toutefois, en janvier 2025, cette somme a diminué, atteignant 1050 euros par mois, ce qui représente 32% de leurs revenus nets mensuels. Les jeunes adultes de 18 à 24 ans bénéficient d'une baisse de leurs charges contraintes, attribuable à des coûts de logement plus bas et à un départ plus tardif du domicile familial. À l'inverse, les retraités avec un budget de dépenses contraintes de 898 euros par mois, bien que proportionnellement moins élevé, sont confrontés à des coûts de santé plus importants.

Pour les femmes CSP- de 35 à 49 ans, 55% de leurs revenus nets mensuels sont consacrés aux dépenses contraintes. Les ménages à faibles revenus voient leurs dépenses contraintes absorber une part plus importante de leur revenu, souvent jusqu'à 80%, illustrant une vulnérabilité face aux fluctuations économiques.

Les abonnements de loisirs prennent de plus en plus de place dans le budget des Français

Les ménages français allouent en moyenne 63 euros par mois à divers abonnements de loisirs, incluant les services de streaming vidéo et musical, les jeux vidéo, ainsi que les accès aux salles de sport et aux cinémas avec cartes illimitées. Bien que ce type de dépense ne soit pas intégré dans l'indice principal des charges fixes, il constitue néanmoins une part importante des sorties mensuelles pour 64% des foyers. Cette dépense a même enregistré une hausse, passant à 90 euros mensuels pour les familles avec deux enfants et à 111 euros pour les individus âgés de 25 à 34 ans, reflétant une augmentation de 5 euros depuis 2024.

L'attachement aux loisirs numériques et physiques se manifeste clairement dans les habitudes de consommation. Alors que 90% des personnes interrogées indiquent pouvoir renoncer sans mal à leur abonnement de cinéma illimité, et 80% à leur salle de sport, une proportion non négligeable de 37% exprime des difficultés à envisager une vie sans accès aux plateformes de streaming telles que Netflix, Disney+ ou Prime Vidéo.

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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