En août 2025, la production mondiale de pétrole a franchi un seuil inédit de 106,9 millions de barils par jour, selon l’Agence internationale de l’énergie. Une augmentation portée par les pays hors OPEP, qui redessine l’équilibre du marché et relance le débat sur la dépendance aux énergies fossiles.
Pétrole : le monde bat un nouveau record de production mensuelle

Le 11 septembre 2025, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié son Oil Market Report. Ce rapport confirme une tendance lourde : jamais le monde n’a produit autant de pétrole qu’en août, avec 106,9 millions de barils par jour.
Une production de pétrole sans précédent grâce aux pays non-OPEP
L’AIE indique que la production mondiale de pétrole a atteint en août 106,9 millions de barils par jour. Ce chiffre dépasse largement les précédents records et montre l’ampleur de l’offre disponible sur le marché. Comme l’explique l’agence, « la production mondiale de pétrole a atteint un niveau record, portée par les pays non-OPEP » (AIE, 11 septembre 2025).
Derrière cette hausse se trouvent trois pays principaux : les États-Unis, le Brésil et le Canada. Les États-Unis restent le premier producteur mondial grâce au pétrole de schiste, qui bénéficie d’une technologie mature et d’investissements massifs. Le Brésil s’appuie sur ses gisements offshore, notamment dans la zone du pré-sal, pour accroître sa production. Le Canada exploite ses vastes réserves de sables bitumineux, malgré leur coût environnemental élevé.
L’OPEP et ses alliés, regroupés sous l’appellation OPEC+, ont quant à eux adopté une approche plus prudente, en augmentant leurs quotas progressivement. L’organisation prévoit de relever sa production de 137 000 barils par jour en octobre 2025, première étape d’une stratégie graduelle. Sur l’année, les prévisions de l’AIE tablent sur une augmentation de 1,4 million de barils par jour pour les producteurs non-OPEP et de 1,3 million de barils par jour pour les pays de l’OPEP. En 2026, ces deux groupes devraient ajouter encore environ 1 million de barils par jour chacun.
Une demande mondiale de pétrole toujours solide malgré l’économie ralentie
Ce niveau record ne s’explique pas seulement par l’offre, mais aussi par une demande qui reste robuste. L’AIE estime que la consommation mondiale augmentera encore de 700 000 barils par jour en 2025, puis de 700 000 barils supplémentaires en 2026. La croissance est certes plus modérée qu’au cours de la décennie précédente, mais elle reste positive.
Cette consommation est portée par deux moteurs principaux :
- les transports : le trafic aérien international poursuit son redressement après la crise sanitaire, et les déplacements routiers restent fortement dépendants de l’essence et du diesel ;
- l’industrie : de nombreux pays émergents, notamment en Asie, continuent de consommer davantage d’énergie fossile pour soutenir leur croissance économique.
En août, les raffineries ont tourné à plein régime. L’AIE note une augmentation de 400 000 barils par jour de leur activité, atteignant un record de 85,1 millions de barils par jour. Cela reflète la vigueur de la demande de produits raffinés comme l’essence, le kérosène ou le fioul. Toutefois, une baisse temporaire est attendue entre août et octobre, avec une réduction prévue de 3,5 millions de barils par jour due aux opérations de maintenance saisonnières.
