Pouvoir d’achat sous tension : les propositions de Lecornu pour 2026

Alors que le budget 2026 se profile, Sébastien Lecornu dévoile plusieurs axes de travail pour renforcer le pouvoir d’achat. Allègements fiscaux, primes ciblées, transmission patrimoniale : le gouvernement multiplie les leviers pour répondre à la crispation sociale.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
By Rédaction Published on 3 octobre 2025 10h40
pouvoir d'achat ménages
Pouvoir d’achat sous tension : les propositions de Lecornu pour 2026 - © Economie Matin
2Le Premier ministre a fait plusieurs propositions en faveur du pouvoir d'achat le 2 octobre 2025.

Le 2 octobre 2025, l’exécutif a esquissé les grandes lignes de son futur budget 2026, en insistant sur un objectif central : redonner de l’oxygène au pouvoir d’achat des ménages. Ces propositions ne sont pas encore arrêtées, mais elles tracent la ligne politique du Premier ministre Sébastien Lecornu. Face à une inflation persistante et à la stagnation des salaires réels, le chef du gouvernement veut « alléger les prélèvements qui pèsent sur les travailleurs modestes », selon l’entourage de Matignon cité par Le Monde.

Relancer le pouvoir d’achat par des baisses ciblées

Parmi les principales pistes envisagées figure la défiscalisation des heures supplémentaires. L’idée : renforcer l’attractivité du travail en supprimant les charges sociales et l’impôt sur ces compléments de revenus. Une mesure déjà éprouvée, remise au goût du jour par Sébastien Lecornu pour stimuler l’activité salariale. Cette défiscalisation viserait les entreprises volontaires, tout en maintenant une incitation forte pour les salariés.

Autre mesure étudiée : une réduction de l’impôt sur le revenu pour certains couples au SMIC. Le projet consisterait à les imposer séparément plutôt que conjointement, ce qui pourrait mécaniquement réduire, voire annuler, leur fiscalité. Une manière d’« annuler leur montant d’impôt » pour les ménages modestes, selon Le Monde. Ce mécanisme concernerait les foyers où chacun des conjoints perçoit un revenu autour du salaire minimum.

Enfin, Sébastien Lecornu souhaite réintroduire la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, dite « prime Macron ». Ce dispositif, qui permet aux employeurs de verser une prime défiscalisée à leurs salariés, serait remis en vigueur sous condition d’exonérations fiscales et sociales. Selon Capital, cette prime pourrait être « un outil de pouvoir d’achat sans peser sur les comptes publics ».

Miser sur la solidarité intergénérationnelle

Au-delà des mesures salariales, le gouvernement souhaite favoriser les transmissions de patrimoine. Sébastien Lecornu envisage ainsi d’alléger les droits de donation, notamment vers les petits-enfants ou les jeunes adultes. Selon Les Échos, cette piste viserait à « fluidifier les transferts de capitaux au sein des familles » tout en soutenant l’accès au logement ou au capital pour les plus jeunes. Il ne s’agirait pas d’une réforme fiscale massive, mais d’un ajustement ciblé, assorti de plafonds stricts.

Cette orientation répond à un double objectif : relancer la consommation par l’accès au patrimoine, tout en contournant les critiques sur une éventuelle baisse de l’ISF ou la suppression de la taxe Zucman. Le gouvernement a en effet écarté toute réintroduction d’un impôt sur la fortune, jugé incompatible avec la trajectoire de réduction du déficit. D’après La Dépêche, le Premier ministre considère que « ce type de prélèvement dissuaderait l’investissement et pénaliserait la reprise ».

Un cadre budgétaire sous haute tension

Malgré la volonté affichée, les marges de manœuvre sont étroites. Le déficit public devrait atteindre 4,7 % du PIB en 2026, après 5,4 % en 2025, selon les objectifs annoncés par Matignon. Pour respecter cette trajectoire, Sébastien Lecornu a renoncé à de nombreuses propositions portées par la gauche, notamment une taxation des superprofits ou des plus hauts patrimoines. « Il n’y aura pas de nouvelle fiscalité sur les grandes fortunes », a confirmé son entourage au Monde.

Dans un souci de transparence démocratique, le chef du gouvernement a également annoncé qu’il ne recourrait pas à l’article 49.3 pour faire passer ce budget 2026. Une décision inhabituelle, qu’il présente comme « un moment le plus parlementaire de la Ve République ». Ce choix implique l’ouverture de débats parlementaires approfondis, où chaque mesure sur le pouvoir d’achat devra faire l’objet d’un compromis.

Les propositions ne sont pas figées. L’équipe de Sébastien Lecornu insiste : « Rien n’est encore arbitré », indiquait-elle à BFMTV le 2 octobre 2025. Ce flou entretenu permet de tester la réception politique de chaque mesure, sans s’enfermer dans une ligne définitive. Mais il illustre aussi la complexité d’un exercice budgétaire contraint, entre attentes populaires et rigueur imposée par Bruxelles.

No comment on «Pouvoir d’achat sous tension : les propositions de Lecornu pour 2026»

Leave a comment

* Required fields