En 2025, les recettes de la TVA plongent dans un contexte déjà tendu pour les finances publiques : de 5 à 10 milliards d’euros seraient manquants selon les estimations, mettant en lumière les risques économiques liés à cet impôt clé, les raisons de ce recul et les leviers possibles pour corriger le tir.
TVA en chute libre : quelles menaces pour le budget de l’État français ?

L’impôt sur la valeur ajoutée, ou TVA, est un pilier du budget français. Or, en 2025, les recettes de la TVA reculent, fragilisant à la fois l’État et les administrations sociales.
Les recettes de la TVA en chute libre en 2025
Depuis début 2025, l’écart entre les recettes attendues et les montants réellement encaissés au titre de la TVA s’accentue. Selon Le Monde, « au total, les recettes de TVA en 2025 devraient être inférieures de près de 5 milliards d’euros pour l’État seul, et de 10 milliards au total. » Le même article précise que la prévision initiale de 101,4 milliards d’euros pour l’État a été ramenée à 96,9 puis 96,5 milliards. Par ailleurs, un billet de 14 novembre pour l’IFRAP évoque une collecte TVA en 2025 de l’ordre de 206 milliards d’euros contre 210,7 milliards en 2024.
Plusieurs mécanismes sont identifiés :
- Une base taxable prévue à +1,7 % seulement (contre un scénario plus optimiste) malgré une hausse anticipée de la consommation.
- L’essor des colis de faible valeur importés, souvent d’Asie, qui bénéficient d’exonérations ou d’une sous‑déclaration de valeur.
- Une modélisation déficiente à Bercy : les écarts moyens entre prévisions et recettes pour la TVA sont « significatifs » sur la période 2014‑2023, selon des experts.
À quoi sert la TVA ?
La TVA est l’un des impôts indirects majeurs en France, payée par les consommateurs sur la quasi‑totalité des biens et services. Le Monde rappelle que « cet impôt rapporte environ 200 milliards d’euros par an » et « à elle seule, la TVA représente 17 % des prélèvements obligatoires ». Les recettes de la TVA servent à alimenter le budget de l’État, mais aussi les administrations de la Sécurité sociale et les collectivités locales. TF1 Info note que « la part de TVA allant à l’État pèse pour la moitié ».
Lorsque les recettes de la TVA diminuent, plusieurs marchés économiques sont touchés : la consommation ralentit, les services et le commerce sont fragilisés, et l’État dispose de moins de marge pour les dépenses publiques et l’investissement, ce qui peut peser sur la croissance, l’emploi et la confiance des acteurs économiques.
Pertes de recettes de la TVA : les risques économiques pour la France
Le recul des recettes de la TVA pose un double problème budgétaire : d’une part, il impose un ajustement des dépenses ou une hausse d’autres impôts, d’autre part, il limite la capacité de l’État à stimuler la demande ou investir, en période où la croissance est modeste. La note de l’IFRAP indique que si « l’effritement des recettes de TVA restaient partielles (autour des 210 Md€), le solde 2025 à ‑5,4 % du PIB serait tenu à son niveau de LFI [NDLR : Loi de finance initiale] grâce à des annulations de crédits supplémentaires ».
Pour remédier à ce manque de recettes, plusieurs pistes sont envisagées :
- Renforcer le contrôle et le recouvrement, notamment pour les colis importés de faible valeur : le gouvernement français a soutenu la suppression de l’exonération des droits de douane sur les petits colis importés, dès le premier trimestre 2026.
- Ajuster la modélisation fiscale : corriger la prévision de la base taxable, mieux suivre la consommation, adapter les taux ou catégories.
- Stimuler la consommation taxable ou limiter les exonérations de TVA, ce qui pourrait passer par une réforme des taux réduits ou des seuils d’assujettissement.
- Envisager une diversification des recettes ou un ajustement des dépenses pour compenser la chute des recettes de TVA.
La baisse des recettes de TVA constitue donc un signal d’alarme budgétaire et économique pour la France.