Alimentation : la chute des prix mondiaux va-t-il redonner un peu de pouvoir d’achat ?

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO Food Price Index (indice mensuel des prix internationaux d’un panier de denrées alimentaires) a atteint 125,1 points en novembre 2025, soit une baisse de 1,2 % par rapport à octobre (126,6).

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By Rédaction Last modified on 5 décembre 2025 17h12
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Alimentation : la chute des prix mondiaux va-t-il redonner un peu de pouvoir d’achat ? - © Economie Matin
1,2Baisse de 1,2 % de l'indice mensuel des prix internationaux d'un panier de denrées alimentaires par rapport à octobre 2025.

Plus largement, l’indice global reste en recul de 2,1 % sur un an (par rapport à novembre 2024). Cette décrue s’explique essentiellement par une offre mondiale abondante. La FAO note une production céréalière projetée à 2,99 milliards de tonnes en 2025, un record. Parallèlement, les stocks mondiaux de céréales devraient atteindre 916,3 millions de tonnes, soit un niveau élevé jamais vu depuis plusieurs années.

Des indices de l'alimentation en baisse

La FAO rapporte que, en octobre 2025, tous les principaux indices de denrées ont reculé sur un mois, sauf celui des huiles végétales.

  • L’indice des céréales a baissé de 1,3 % : -1,0 % pour le blé, -1,1 % pour les céréales secondaires, -2,5 % pour le riz.
  • L’indice des produits laitiers a chuté de 3,4 %, sous l’effet d’une forte disponibilité de beurre et lait en poudre à l’exportation, notamment en Europe et en Nouvelle‑Zélande.
  • L’indice viande a reculé de 2,0 % ; la baisse des prix du porc et de la volaille l’emporte sur la hausse des viandes bovines.
  • L’indice sucre a fondu de 5,3 %, atteignant son niveau le plus bas depuis décembre 2020, en lien avec des productions soutenues au Brésil, en Inde et en Thaïlande, et un recul de la demande dans les biocarburants.

Par ailleurs, la FAO prévoit que l’utilisation mondiale des céréales — pour l’alimentation animale comme pour l’alimentation humaine — augmentera modérément (croissance projetée de +1,8 %), en grande partie grâce à l’offre excédentaire.

Un pouvoir d’achat des ménages en hausse ?

La baisse des prix internationaux peut offrir un répit pour les ménages, potentiellement traduite à terme dans les étals des supermarchés. Une réduction des coûts des céréales, des produits laitiers, du sucre ou de la viande porcine/poulet pourrait soulager le budget alimentaire des foyers. En contexte européen ou français, cela pourrait modérer l’inflation liée à l’alimentation et améliorer le pouvoir d’achat — surtout pour les ménages modestes ou vulnérables. Toutefois, il convient de rester prudent : la transmission de la baisse des prix mondiaux jusqu’au prix à la consommation n’est pas automatique. De plus, les secteurs de l’agroalimentaire restent soumis à d’autres pressions (logistique, énergie, main-d’œuvre), ce qui peut atténuer l’impact sur le coût final pour les consommateurs.

Même si l’indication d’une décrue internationale des prix est nette, la réalité sur le terrain reste contrastée. Certaines analyses récentes soulignent que, dans des pays comme la France, les rayons des supermarchés n’enregistrent pas toujours de baisse sensible, notamment pour les produits transformés, la viande bovine ou les produits saisonniers. En outre, pour de nombreux ménages, l’alimentation reste envahie par des dépenses contraintes (logement, énergie, services), ce qui limite le gain réel sur le pouvoir d’achat malgré la baisse des prix alimentaires.

Perspectives pour l’économie mondiale et l’agriculture

Selon le rapport OECD–FAO « Agricultural and Food Markets Trends and Prospects 2025‑2034 », la production agricole mondiale et la production halieutique devraient continuer d’augmenter, surtout dans les pays à revenus intermédiaires et faibles. Dans ce scénario, la combinaison d’améliorations de productivité et d’adoption de technologies à faibles émissions pourrait contenir les prix réels à la baisse.

Ainsi, la dynamique actuelle — baisse des prix, abondance agricole, stocks élevés — pourrait perdurer sur plusieurs années, sous réserve de stabilité climatique et géopolitique.

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