Agroalimentaire : des négociations toujours très tendues

Les tensions dans l’agroalimentaire entre agriculteurs, industriels et distributeurs continuent de marquer les relations commerciales, malgré les effets positifs des lois Égalim. Une réunion des acteurs du secteur tente de poser les bases d’une collaboration plus équilibrée.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 22 janvier 2025 à 10h14
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Frustrated millennial female worker sitting at table with colleagues, felling tired of working quarreling at business meeting. Upset stressed young businesswoman suffering from head ache at office. - © Economie Matin
75%75 % des PME et des entreprises intermédiaires de l'alimentation ont demandé des hausses tarifaires de 3 % en moyenne.

Les relations commerciales au sein de la chaîne agroalimentaire restent « marquées par un niveau de rigidités et de tensions non négligeables », ont souligné les ministères de l'Agriculture et du Commerce dans un communiqué publié après une réunion tenue en début de semaine.

Un premier comité pour relancer le dialogue dans l'agroalimentaire

Ce premier comité, rassemblant agriculteurs, industriels et distributeurs, a permis d'évaluer la mise en œuvre des lois Égalim, instaurées pour améliorer la rémunération des producteurs. Un second comité est prévu dans les semaines à venir pour poursuivre les discussions.

La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, et sa collègue déléguée au Commerce, Véronique Louwagie, ont salué les progrès dans l’adoption des dispositifs Égalim, qui visent notamment à rendre « non négociable » le prix des matières premières agricoles contenues dans les produits finis, comme le lait ou le blé. Selon les témoignages recueillis lors de cette réunion, ces lois contribuent à davantage de transparence et à une meilleure prise en compte des revenus des agriculteurs dans les négociations commerciales.

Cependant, les ministres ont insisté sur « l'extrême vigilance de l'État » en matière de contrôle et d'application de la loi, rappelant que des sanctions pourront être appliquées en cas de non-respect des règles.

Malgré ces avancées, la situation reste compliquée. La hausse des coûts agricoles et industriels crée des divergences d’analyse entre les différents acteurs, exacerbant les tensions. Les ministères appellent ainsi « à la responsabilité » des participants pour « passer de la guerre des prix à la création de valeur ».

Des tensions accentuées par le contexte économique

Dans ce contexte, Pact'Alim, une organisation représentant les PME et entreprises intermédiaires de l’alimentation, a exprimé ses « vives préoccupations » face aux pratiques de la grande distribution. Un sondage auprès de ses membres révèle que 75 % des entreprises ont demandé des hausses tarifaires de 3 % en moyenne pour compenser l’augmentation des coûts, mais se heurtent à des demandes systématiques de baisse des prix, allant jusqu’à 7,5 % dans certains cas.

Comme chaque année, les négociations tarifaires entre distributeurs et fournisseurs doivent se conclure avant le 1er mars. Les conditions transmises depuis novembre dernier font l'objet d'intenses tractations, surveillées de près par les autorités publiques et les syndicats agricoles.

Alors que le modèle économique de la chaîne agroalimentaire est sous pression, la réunion de ce comité marque un pas vers un dialogue renforcé entre les parties. Les lois Égalim semblent porter leurs premiers fruits, mais leur application rigoureuse reste indispensable pour assurer une meilleure répartition des revenus dans le secteur. La prochaine réunion sera déterminante pour évaluer si ce processus de concertation peut réellement transformer les pratiques et améliorer durablement la situation des producteurs agricoles.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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