Un simple courrier bouleverse la quiétude d’une ville du Nord. Des milliers de patients reçoivent, en plein été, une invitation officielle au dépistage. L’affaire révèle les failles d’un système hospitalier face à la contamination.
VIH, hépatite : alerte sanitaire dans un hôpital du Nord, faites-vous dépister !

Le 5 août 2025, l’hôpital de Maubeuge a adressé un message d’alerte à plus de 4 400 patients. L’établissement recommande un dépistage après la découverte d’un risque de contamination lors d’actes réalisés dans son cabinet dentaire entre janvier 2018 et juin 2024. Mais que s’est-il passé ?
Une procédure de dépistage déclenchée après un risque de contamination hospitalière
Le terme dépistage s’impose aujourd’hui à Maubeuge comme une nécessité. Tout part d’une inspection menée par l’Agence régionale de santé (ARS) dans le cabinet dentaire de l’hôpital. Celle-ci a révélé « un écart dans la stérilisation de certains instruments utilisés », selon le communiqué officiel du centre hospitalier relayé par La République du Centre. Les porte-instruments dynamiques étaient « désinfectés, mais pas stérilisés », exposant à un risque infime mais réel de contamination.
Les autorités parlent d’un défaut ponctuel du protocole. La direction du centre hospitalier, par la voix de son directeur Cyril Lenne, précise sur Wéo : « Les risques sont minimes. C’est normal que les gens s’inquiètent. » Malgré la faible probabilité, les experts hygiénistes considèrent l’alerte comme nécessaire, car la contamination aux hépatites B, C ou au VIH ne peut être totalement exclue.
Quels patients sont concernés par le dépistage ? Critères et période à risque
La recommandation de dépistage concerne toutes les personnes ayant fréquenté le cabinet dentaire de l’hôpital de Maubeuge entre le 1er janvier 2018 et le 14 juin 2024. D’après La Voix du Nord, il s’agit de « 4 400 patients invités à réaliser un dépistage des hépatites B, C et du VIH ». Selon Franceinfo, seuls les actes impliquant une chirurgie dentaire et l’utilisation de certains instruments exposent réellement au risque.
Les patients identifiés ont reçu, ou recevront sous peu, un courrier détaillant la procédure. La République du Centre précise : « Ce défaut de stérilisation ne concerne que les patients ayant eu besoin de soins spécifiques nécessitant une chirurgie dentaire. » La communication institutionnelle se veut claire et directe, sans détour : le risque existe, il est réel, mais tout le monde n’est pas concerné.
Dépistage : quels risques, quelles maladies, quels chiffres ?
Le dépistage vise à exclure une transmission du VIH (virus de l’immunodéficience humaine), de l’hépatite B (VHB) et de l’hépatite C (VHC). L’hôpital détaille, dans son communiqué officiel relayé par La République du Centre, le niveau de risque pour chaque maladie : « Celui-ci est de 0,003 % pour le VIH, 0,005 % pour le VHC, et 0,3 % pour le VHB. » Les instruments n’étaient pas systématiquement stérilisés entre deux patients lors de certains actes de chirurgie dentaire, ce qui justifie la démarche de dépistage.
Aucune transmission avérée n’a, à ce jour, été détectée. Selon France Bleu Nord, « le risque de contamination est jugé infime car il faut que les instruments aient été en contact avec les virus. » Les maladies visées peuvent se transmettre par le sang, principalement en cas d’exposition à du matériel souillé. Reste que les autorités insistent sur la rapidité d’action : la prise en charge des tests de dépistage est « entièrement assurée par l’Assurance maladie », comme le souligne la direction de l’hôpital de Maubeuge.
Que faire si l’on est concerné ? Le protocole de dépistage recommandé
Pour chaque patient identifié, le dépistage doit être effectué dans un laboratoire d’analyses médicales ou auprès de son médecin traitant. Les autorités de santé invitent à ne pas différer la démarche. Selon BFMTV, « les autorités invitent les patients concernés à prendre contact avec leur médecin traitant ou à se rendre dans un laboratoire pour effectuer un dépistage, en précisant qu’aucun cas de contamination n’a été détecté à ce jour. » L’établissement a mis en place un numéro vert dédié et une cellule d’accompagnement.
La procédure consiste à réaliser un test de dépistage sanguin pour chacun des trois virus. La démarche est confidentielle, rapide, et sans avance de frais. L’objectif, selon l’ARS, est d’écarter tout doute et de garantir la sécurité sanitaire de tous les patients concernés.
Dépistage, transparence et exigence sanitaire
L’épisode de Maubeuge rappelle que le dépistage reste un outil de sécurité collective face à la contamination hospitalière. Si aucun cas de maladie n’a été signalé à ce stade, l’obligation de dépistage illustre l’exigence de transparence imposée aux établissements de santé, et la responsabilité de l’hôpital envers ses patients.
