La question des factures médicales impayées par l’Algérie aux établissements de santé français revient régulièrement sur le devant de la scène. Considéré par certains comme un scandale médical, par d’autres comme une manipulation politique, ce dossier sensible s’insère dans un contexte diplomatique tendu entre Paris et Alger.
Frais de santé : ce que l’Algérie doit à la France

La dette impressionnante des malades d'Algérie
Selon Le Figaro, la question centrale de la dette médicale algérienne envers la France repose avant tout sur le montant impressionnant qui s'accumule d'année en année. Les hôpitaux français, notamment ceux de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), font régulièrement état de créances s'élevant à plusieurs millions d'euros. À titre d'exemple, le montant total des factures impayées aurait atteint près de 45 millions d'euros en 2023 selon certaines sources proches du dossier, une somme qui révèle la portée économique réelle de cette affaire.
Ces sommes considérables concernent principalement les soins délivrés à des patients algériens non couverts par les dispositifs de sécurité sociale ou par des conventions bilatérales. Bien que certaines dettes institutionnelles soient progressivement réglées par les autorités algériennes, une partie importante des impayés reste attribuable à des soins d'urgence ou non programmés, difficiles à recouvrer efficacement.
Une dette qui alimente un climat de tension entre Paris et Alger
Le montant élevé de cette dette médicale suscite régulièrement des réactions politiques fortes en France, notamment au sein du Parlement où certains élus exigent des actions concrètes du gouvernement français pour recouvrer ces sommes. Plusieurs parlementaires ont même proposé de conditionner l'octroi de visas au règlement préalable des factures hospitalières. Cette proposition révèle l'ampleur politique prise par le sujet, largement instrumentalisé par certains partis.
De leur côté, les autorités algériennes rejettent souvent ces accusations, estimant que les chiffres avancés sont exagérés, voire mensongers. Alger met ainsi en avant un montant beaucoup plus faible, affirmant que les créances institutionnelles se limitent désormais à quelques millions d'euros seulement. Un désaccord profond sur les montants réels qui entretient évidemment un climat de suspicion mutuelle entre les deux pays.
