Le projet Kuiper est la réponse d’Amazon au défi d’un accès internet global, rapide et fiable depuis l’orbite basse. Sa finalité est claire : fournir une connexion haut débit à des foyers, entreprises et administrations qui n’ont pas, ou mal, accès au fixe. Et le déploiement se poursuit à grands pas avec une constellation initiale de plus de 3 200 satellites et plus de 80 missions de lancement planifiées.
Kuiper dépasse les 100 satellites : Amazon déploie sa constellation
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Published on 13 août 2025 10h41
10 MILLIARDS $La constellation Kuiper d'Amazon représente un investissement de 10 milliards de dollars.
Un cap symbolique : 102 satellites en orbite après KF-02
Le 11 août 2025, la mission KF-02 emportée par un Falcon 9 depuis Cap Canaveral a placé 24 satellites supplémentaires en orbite basse. L’entreprise précise l’altitude de séparation (465 km) et la montée progressive vers 630 km. Résultat : ce sont désormais 102 satellites de la constellation Kuiper qui sont en orbite. L’équipe Kuiper sur X a aussi souligné le succès du déploiement du lot de 24 unités.
En termes de constellation, ce seuil symbolique représente environ 3 % de l’objectif final (3 236 appareils)., comme le rappellet 01net. La marge à combler reste donc importante, mais elle est compatible avec une mise en service progressive.
2026 : lancement de l’Internet par satellite made in Amazon ?
La contrainte majeure provient du calendrier imposé par le régulateur américain (FCC) : 1 600 satellites en orbite d’ici juillet 2026 (soit la moitié de la constellation). BFMTV souligne « il ne va pas falloir trop traîner », ce qui explique le nombre de missions d’ici mi-2026 (plus de 80 réservées somme toute, dont des vols avec SpaceX et d’autres opérateurs).
Sur le plan européen, la France a déjà accordé, en juillet 2025, les autorisations administratives nécessaires pour l’exploitation des fréquences et la commercialisation du service. Kuiper vise un lancement service en France « d’ici la fin 2025 » selon BFMTV, Amazon ayant obtenu le feu vert de l’Arcep.
« Internet par satellite » : promesse de latence et de couverture
La proposition de valeur tient en trois éléments : latence faible grâce à l’orbite basse, débit compétitif via des liaisons Ku/Ka, et couverture large y compris dans les territoires où la fibre restera rare. BFMTV évoque un potentiel de 40 millions de foyers mal desservis en Europe, un marché immédiatement adressable par un service clé en main si la connexion domestique s’installe facilement et si la tarification est lisible.
Dans l’immédiat, Amazon indique qu’« il ne fallait qu’une centaine d’appareils en service pour faire fonctionner son réseau » au stade pré-commercial. Techniquement, la densification des satellites et l’optimisation des liaisons inter-satellites (quand elles seront activées à grande échelle) doivent garantir la stabilité de la connexion et la qualité de service.
Où en est Kuiper face à la constellation Starlink ?
La constellation Starlink sert d’étalon et Amazon en est loin. La constellation d’Elon Musk dispose d’autour de 8 000 satellites actifs en orbite basse, ce qui place Amazon dans une phase rattrapage. Dans les faits, Starlink opère déjà à grande échelle, avec une montée en cadence continue des lancements satellites et une base d’abonnés mondiale.
La comparaison doit néanmoins intégrer trois éléments : d’abord, Kuiper n’est qu’au début de sa phase d’industrialisation et peut capitaliser sur des lancements multiples (y compris des tirs Ariane 6) pour combler l’écart. Ensuite, le service Kuiper se positionne avec une intégration aux briques d’Amazon (logistique, AWS, distribution), un levier économique absent de la plupart des concurrents. Enfin, la connexion promise repose sur une architecture moderne et des terminaux clients que l’entreprise veut simplifier et subventionner intelligemment pour accélérer la pénétration du marché.
Techniquement, Starlink bénéficie d’un avantage d’échelle : maillage orbital dense, terminaux éprouvés, service étendu. Kuiper doit combler l’écart par une constellation optimisée et une connexion à prix compétitif. Si Amazon tient sa cadence de satellites et multiplie les créneaux de tir (y compris avec Ariane 6), le différentiel de couverture pourrait se réduire rapidement sur des régions prioritaires, dont la France et l’Europe du Sud, où les besoins de haut débit rural demeurent. Au-delà de la connexion, l’arbitrage des utilisateurs se fera sur l’écosystème : facilité d’installation, offres groupées, support client, contrats entreprise, intégrations cloud et garanties de qualité de service. Dans ce jeu, Amazon peut capitaliser sur sa base logistique et commerciale, à condition de s’aligner sur la fiabilité et la latence que les usagers associent déjà à la référence du marché.