De plus en plus de Français reçoivent un appel prétendument émis par l’Arcep, le régulateur des télécommunications. Derrière cette mise en scène, une arnaque sophistiquée vise à soutirer des données sensibles et bancaires. Les signalements explosent, et les autorités alertent.
Arnaque : non, l’Arcep ne vous appelle pas

Depuis septembre 2025, une nouvelle arnaque sévit sur les téléphones français. Des individus usurpent l’identité de l’Arcep, prétendant agir pour la protection des consommateurs. Leur discours bien préparé, appuyé par un ton officiel, cherche à semer la panique pour obtenir des informations personnelles. Le gendarme des télécoms appelle à la prudence : il ne contacte jamais directement les particuliers.
Une arnaque bien construite exploitant la crédibilité de l’Arcep
Le stratagème commence par un simple appel. L’interlocuteur affirme travailler pour l’Arcep et alerte sa victime d’une prétendue usurpation d’identité. Dans un second temps, il annonce un transfert de ligne vers un service de police ou un faux procureur. L’objectif est clair : instaurer un climat d’urgence. Selon CNews, ces faux agents se présentent comme des enquêteurs chargés de “régulariser la situation” pour obtenir des données confidentielles. Cette arnaque tire parti de la notoriété de l’Arcep, perçue comme un organisme d’État crédible.
« Vous avez récemment reçu un appel de la part de l’Arcep ? Attention, il s’agit d’une fraude ! » avertit le régulateur, cité par CNews, avant de rappeler que « l’Arcep ne contacte pas les consommateurs par téléphone ». Les escrocs demandent souvent le nom, l’adresse, le numéro de passeport ou même des éléments bancaires. Les victimes, convaincues d’une menace réelle, livrent parfois des informations critiques.
Depuis le mois de juin, plus de 200 signalements ont été recensés sur la plateforme officielle J’alerte l’Arcep selon RMC Conso. Ces appels frauduleux constituent un risque croissant pour les usagers, car les numéros utilisés sont usurpés — une technique appelée « spoofing », qui permet de simuler un numéro légitime. Pour les cybercriminels, cette usurpation est un outil redoutable : elle contourne les filtres classiques et donne une illusion d’authenticité.
L’arnaque à l’appel de l’Arcep se déploie de plus en plus massivement
Les premiers cas ont été recensés à l’été 2025, mais le rythme des plaintes augmente rapidement. D’après Yahoo Actualités, l’arnaque s’est « structurée » : certains appels proviennent même de l’étranger, où des centres téléphoniques automatisés imitent les numéros français. L’objectif ? Collecter massivement les coordonnées bancaires ou des justificatifs d’identité.
Les fraudeurs se montrent insistants et prétendent agir « sous réquisition judiciaire ». Dans plusieurs témoignages rapportés par Univers Freebox, des retraités et des jeunes actifs ont reçu des appels menaçants exigeant une “vérification de compte” ou un “blocage temporaire de la ligne”.
Pour endiguer le phénomène, l’Arcep s’appuie sur son dispositif 33700, le numéro de signalement national des spams vocaux et SMS. Ce canal, géré conjointement avec les opérateurs, permet de tracer les appels suspects. BFMTV rappelle que tout message ou appel frauduleux signalé via 33700 peut être rapidement bloqué à l’échelle nationale. Ce mécanisme contribue à limiter la propagation de cette arnaque tout en collectant des preuves numériques.
Mais les chiffres restent inquiétants. En 2024, les signalements d’usurpation de numéro avaient déjà été multipliés par 16, passant de 500 à 8 500 cas et dépassent désormais les 10 000 depuis janvier 2025.
Comment se protéger de cette arnaque ?
La première chose dont il faut se rappeler c’est tout simplement celle-ci : l’Arcep n’appelle pas les particuliers. Ce n’est pas son rôle, et elle n’a aucun intérêt à ce faire. De fait, se protéger est assez simple : tout appel prétendument de l’Arcep est à traiter comme une arnaque. L’Arcep elle-même insiste : « N’y donnez pas suite et raccrochez immédiatement. »
Mais face à l’ampleur du problème des arnaques téléphoniques, l’Arcep a annoncé plusieurs mesures. L’une d’elles, rapportée par La Dépêche, consiste à réserver l’affichage du numéro 99 99 99 99 99 aux appels dont l’origine n’a pas pu être authentifiée. Cette alerte visuelle doit permettre de prévenir les usagers sans bloquer les communications légitimes, notamment celles venant de l’étranger. L’Autorité souhaite ainsi responsabiliser les opérateurs et renforcer la confiance du public.
Parallèlement, les experts en cybersécurité rappellent des gestes simples : ne jamais communiquer d’informations sensibles par téléphone, ne pas rappeler un numéro inconnu et signaler toute tentative suspecte.
