Les abonnements non désirés continuent de semer la confusion chez les consommateurs. Malgré des mesures prétendument mises en place par les opérateurs, ces pratiques abusives restent répandues et ce sont les consommateurs qui en font les frais, voyant leurs factures exploser. Alors, comment se protéger de ces frais cachés ?
Arnaque Internet+ : les abonnements cachés sont toujours légion

Le 21 janvier 2025, l’UFC-Que Choisir a publié un rapport accablant sur des souscriptions frauduleuses observées chez certains opérateurs téléphoniques, notamment Bouygues Telecom et Orange. Ces abonnements, activés à l’insu des clients, s’ajoutent discrètement aux factures, suscitant frustration et colère. L’association de consommateurs dénonce un système de micropaiement, baptisé Internet+, qui facilite ces abus et appelle à une régulation plus stricte.
Les abonnements non désirés : une arnaque bien rodée via Internet+
Les plaintes des consommateurs révèlent un système bien huilé. Jean-Michel, client Bouygues Telecom, a découvert par hasard un prélèvement hebdomadaire de 2,99 euros pour un service appelé Chipstime, relate l’UFC-Que Choisir dans son article. Ce montant, ajouté à ses factures depuis trois mois, a été facturé sans qu’il ait donné son consentement. Malgré des démarches ardues, il a pu obtenir un remboursement.
Éric, autre victime, a remarqué une souscription active depuis quatre ans à une plateforme de sonneries, Replay TV France. Cette fois, l’opérateur Orange et l’éditeur MMC ont refusé de rembourser plus de 12 mois de frais. Ces exemples, issus des enquêtes de l’UFC-Que Choisir, illustrent un problème généralisé : des services s’ajoutent automatiquement aux factures via le système Internet+, souvent sans validation explicite.
Internet+ : l’arme des abus via des micropaiements sur facture
Internet+ est un système de micropaiement permettant de facturer directement des services multimédias sur la facture téléphonique. Initialement conçu pour simplifier les transactions, il est devenu un outil prisé pour des souscriptions involontaires. Ses caractéristiques :
- Facilité d’utilisation : aucun besoin d’insérer des coordonnées bancaires.
- Activation en un clic : un geste accidentel suffit, comme cliquer sur une publicité intrusive.
- Confirmation limitée : des SMS envoyés après souscription sont souvent ignorés.
En 2023, ce marché a généré 650 millions d’euros, ce qui explique la réticence des opérateurs et éditeurs à instaurer des contrôles plus stricts. L’UFC-Que Choisir réclame des mesures telles que :
- L’activation d’Internet+ uniquement sur demande explicite.
- Une validation via vérification d’identité avant toute souscription.
Arnaque sur la facture et abonnements non désirés : Les solutions pour éviter et contester ces abus
Face à ces pratiques, plusieurs solutions sont à la disposition des consommateurs :
Prévenir les abonnements non désirés
- Désactiver Internet+ par défaut : La majorité des opérateurs proposent une option de blocage dans l’espace client.
- Surveiller ses factures : Vérifier chaque ligne de la facture pour identifier d’éventuels frais anormaux.
- Limiter les accès au téléphone : Éviter que des tiers, notamment des enfants, puissent activer des services.
Contester les abonnements frauduleux
- Identifier l’éditeur : Le site Surmafacture.fr permet de retrouver les coordonnées du prestataire.
- Faire valoir son droit de rétractation : Ce droit est valable 14 jours après la souscription.
- Contactez le service client : Demandez le remboursement des sommes injustement facturées.
Ces démarches permettent dans certains cas de récupérer une partie des montants perdus. Malheureusement, comme le prouve l’enquête de l’UFC-Que Choisir, ce n’est pas forcément efficace.
Internet+ : un marché juteux qui profite des zones grises
Les associations de consommateurs, dont l’UFC-Que Choisir, dénoncent l’absence de volonté réelle des opérateurs pour endiguer ces abus. Les SMS de confirmation, bien que présents, sont peu efficaces. De plus, le plafond de dépenses fixé à 300 euros par période de facturation est jugé trop élevé pour dissuader les abus.
Pour les opérateurs, Internet+ est une véritable manne financière, et toute régulation stricte pourrait réduire leurs bénéfices. Ce conflit d’intérêts freine l’adoption de mesures plus protectrices pour les usagers. Les abonnements non désirés reflètent un problème systémique où le profit prime sur les droits des consommateurs. Alors que des solutions simples existent, comme la vérification d’identité ou le blocage par défaut d’Internet+, les opérateurs restent passifs face aux demandes de régulation. En attendant, la vigilance des usagers reste la meilleure défense contre ces pratiques abusives.