Assurance-chômage : vers un nouveau conflit dans la rue ?

Les syndicats sont vent debout contre la nouvelle réforme envisagée par le gouvernement concernant l’assurance-chômage. La crainte d’un nouveau conflit dans la rue est réelle.

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Par Cédric Bonnefoy Modifié le 18 mars 2024 à 14h35
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17%La possibilité d’une nouvelle réforme de l’assurance-chômage inquiète les syndicats.

Les syndicats ne veulent pas d’une nouvelle assurance-chômage

Les syndicats français, gardiens vigilants des droits des travailleurs, tirent la sonnette d'alarme devant le projet gouvernemental visant à revisiter les règles de l'assurance-chômage. Dans une tribune publiée dans Le Monde, ils expriment une crainte profonde : celle d'un durcissement des conditions d'accès aux indemnités chômage. En effet, ils dénoncent les cinq réformes depuis 2017 qui ont progressivement érodé le filet de sécurité des chômeurs selon eux. La complexité et la réduction des aides viennent s’ajouter aux difficultés de ceux déjà frappés par la précarité de l'emploi.

Au cœur des débats, une proposition se distingue : celle de réduire encore la durée d'indemnisation, déjà amputée de 24 à 18 mois lors de la récente réforme. Un coup dur pour les demandeurs d'emploi qui voient moyen de bénéficier de leurs allocations encore complexifié. Le gouvernement commence en tout cas à avancer ses pions sur ce dossier. Les syndicats, unis contre de nouveaux changements, brandissent des chiffres alarmants. Selon eux, une baisse de 17% du montant moyen des allocations par rapport à 2019, et une durée d'indemnisation des chômeurs réduite de 25%.

Une mobilisation dans la rue ?

La réponse syndicale ne se limite pas à une critique des mesures proposées. Elle s'accompagne de propositions visant à soutenir l'économie et à favoriser une répartition plus équitable de la richesse. Au lieu de rogner sur les droits à l'assurance-chômage, les responsables syndicaux plaident pour un partage plus généreux des profits, un investissement accru dans la formation professionnelle et l'amélioration des qualifications des travailleurs.

Face à une réforme jugée budgétaire et punitive par ses détracteurs, la solidarité semble être le maître-mot des syndicats. Ils invitent le gouvernement à renoncer à ses projets de durcissement, mettant en avant l'importance de préserver l'Allocation spécifique de solidarité (ASS) et de protéger les droits des demandeurs d'emploi. Sans quoi, un nouveau round de mobilisation dans la rue pourrait avoir lieu. Après la défaite du combat contre la réforme des retraites, les syndicats attendent avec impatience le match retour.

Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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1 commentaire on «Assurance-chômage : vers un nouveau conflit dans la rue ?»

  • Bonjour,

    Les bénéficiaires actuels de l’ASS seront épargnés par cette suppression, dixit Dominique Faure, Ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, lors des débats au sénat du 14 février 2024.

    L’extrait :

    Mme Dominique Faure, ministre déléguée. « Comme vous l’avez indiqué, le Premier ministre a annoncé la suppression de l’allocation de solidarité spécifique, laquelle se fera de manière progressive et ne s’appliquera qu’aux nouveaux bénéficiaires potentiels de l’allocation. »

    Repris sur X :

    @FaureDominique répond à @BurgoaLaurent: « Nous avons besoin de réformer pour mieux accompagner les bénéficiaires de politiques d’insertion, pour mieux revaloriser le travail, pour désmicardiser notre pays! La suppression de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ne s’appliquera qu’aux nouveaux bénéficiaires. Nous avons fait preuve de notre détermination pour soutenir financièrement les départements. Nous regarderons au cas par cas leurs situations. »

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