Embouteillages : les Parisiens ont perdu 5 jours à attendre en 2023

Les automobilistes passent toujours plus de temps dans les embouteillages 

Selon l'édition 2023 du Traffic Index de TomTom, publiée ce mercredi 10 janvier 2024, Paris reste en tête du classement des villes françaises les plus embouteillées. Rien de très étonnant, mais la mauvaise nouvelle, c'est que les automobilistes perdent de plus en plus de temps dans les embouteillages au fil des années. Pour Paris, l'approche des Jeux Olympiques de 2024 et les travaux au sein de la ville n'ont rien arrangé. D'après l'étude de TomTom, les automobilistes parisiens ont perdu en moyenne 120 heures de leur temps dans les embouteillages, soit l'équivalent de 5 journées complètes. Par rapport à 2022, c'est 11 heures de plus de perdues. Il faut dire que la politique de la maire de Paris n'arrange rien. Dès 2020, Anne Hidalgo avait clairement affiché son intention de tout faire pour réduire considérablement le nombre d'automobilistes : suppression de 70.000 places de stationnement en surface (la moitié des places) et limitation de la vitesse maximale à 30 km/h en 2021 dans les rues parisiennes...

Paris n'est pas la seule ville française à mener la bataille contre les automobilistes. La plupart des grandes villes françaises affichent une augmentation du temps passé dans les embouteillages. À Bordeaux, les automobilistes ont perdu 3 heures de plus qu'en 2022 (111 heures en moyenne en 2023). À Lyon, les conducteurs, la moyenne annuelle s'élève à 89 heures, soit 6,5 heures de plus passées dans les embouteillages par rapport à 2022.

La double peine des embouteillages

Même si les politiques de la ville argumentent que leurs mesures sont faites pour réduire les émissions de carbone des voitures, l'étude ne semble pas aller dans leur sens. Ce qu'elles impacteraient, ce serait surtout le portefeuille des automobilistes. L'édition 2023 de Tomtom révèle en effet que le coût en carburant des trajets quotidiens à Paris sur l'année s'élève en moyenne à 934 euros, et accrochez-vous, 288 euros seraient directement attribuables aux bouchons ! À Marseille, les bouchons pèsent environ 200 euros sur le budget carburant des automobilistes pour une facture annuelle moyenne de 761 euros, à Lyon, 165 euros pour 751 euros.

La question écologique est prégnante. À Paris, les embouteillages engendrent en moyenne 344 kg d'émissions de CO2 par automobiliste et par an. Pour donner un ordre de grandeur plus large, les embouteillages représentent 30 % du bilan carbone total pour les trajets domicile-travail. Et n'en déplaise à la maire de Paris Anne Hidalgo, l'étude de Cerema a démontré que son initiative d'abaisser de 20 km/h la vitesse (50 au lieu de 70 km/h) sur le périphérique parisien d'ici à 2024 ne réduirait pas les émissions de CO2. Au contraire, selon cette dernière, reprise l'association 40 millions d'automobilistes, « les émissions de CO2 et de NOx sont minimales pour des vitesses proches de 70 km/h ». Le ministre des Transports, Clément Beaune, ainsi que la présidente de la région Île-de-France, ont exprimé leur opposition à l'initiative de la maire de Paris et ont demandé des études supplémentaires pour valider sa justification. Autrement dit, les politiques mises en place par les grandes villes françaises n'ont pour la plupart aucunement prouvé leur efficacité, si ce n'est celle de miner le quotidien des automobilistes.