À partir du 18 août 2025, l’Europe impose une nouvelle ère du recyclage : toutes les batteries, notamment celles des voitures électriques, devront être collectées et retraitées selon un règlement ambitieux.
Batteries : le recyclage devient obligatoire en Europe

Depuis le 18 août 2025, le recyclage est devenu une obligation légale pour les batteries en Europe. Le règlement (UE) 2023/1542, désormais en vigueur, vise à encadrer l’ensemble de la filière, de la production à la gestion des déchets. En imposant des objectifs stricts, Bruxelles veut réduire la pollution, renforcer l’économie circulaire et garantir une meilleure autonomie en matières premières critiques.
Un cadre réglementaire inédit pour les batteries en Europe
L’Union européenne a franchi une étape décisive avec l’entrée en vigueur du règlement (UE) 2023/1542. Celui-ci remplace définitivement la directive 2006/66/CE, abrogée par la même occasion le 18 août 2025 lors de la publication du nouveau règlement. Le texte encadre toutes les catégories de batteries, des modèles portables aux accumulateurs automobiles, en passant par celles des véhicules électriques et des engins de mobilité légère.
Le principe de la Responsabilité Élargie du Producteur (REP) devient la pierre angulaire de ce dispositif. Concrètement, tout fabricant ou distributeur doit désormais financer la collecte, le tri et le recyclage des batteries qu’il met sur le marché, précise RTL. Les éco-organismes agréés prennent le relais pour organiser la filière. Cette approche marque une rupture : jusqu’ici, la charge reposait en grande partie sur les collectivités locales.
Des objectifs ambitieux pour le recyclage
Bruxelles a fixé un calendrier précis d’objectifs. Dès le 31 décembre 2025, l’efficacité de recyclage devra atteindre 75 % pour les batteries plomb-acide, 65 % pour les batteries au lithium, 80 % pour les nickel-cadmium et 50 % pour les autres technologies, indique la Commission européenne. Ces taux seront relevés à l’horizon 2030, avec notamment 70 % pour le lithium et 80 % pour le plomb-acide.
À plus long terme, l’Europe veut aller plus loin. D’ici fin 2027, les recycleurs devront extraire 90 % du cobalt, du cuivre et du nickel ainsi que 50 % du lithium, selon Roole Média. Ces objectifs traduisent une volonté claire : sécuriser l’approvisionnement en matières critiques indispensables à la production de batteries, tout en réduisant la dépendance aux importations asiatiques.
Transparence et traçabilité grâce au passeport numérique
Au-delà des taux de recyclage, le règlement européen mise sur la transparence. À partir de 2027, toutes les batteries de plus de 2 kWh, notamment celles des voitures électriques, devront disposer d’un passeport numérique. Ce document, accessible via un QR code, regroupera des informations essentielles : composition chimique, capacité, durée de vie et origine des matériaux.
Cette innovation répond à une double exigence. D’une part, elle facilitera le suivi des produits tout au long de leur cycle de vie, de la mise sur le marché à la phase de recyclage. D’autre part, elle permettra aux consommateurs d’accéder à des données fiables, renforçant ainsi la dimension RSE et la transparence écologique de l’industrie.
Un impact direct sur l’industrie automobile et l’écologie
L’obligation de recyclage modifie profondément l’organisation industrielle. Les producteurs doivent se enregistrer dans chaque État membre où ils commercialisent des batteries, assumer les coûts de traitement et respecter les obligations de labellisation. Le symbole de la poubelle barrée devient obligatoire, rappelant au consommateur que la batterie ne doit pas être jetée dans les déchets ménagers.
Pour les constructeurs de voitures électriques, l’enjeu est majeur. La filière devra non seulement s’adapter aux nouvelles contraintes, mais aussi anticiper l’évolution des exigences européennes. Comme le souligne la Commission européenne, la récupération efficace des métaux stratégiques est essentielle pour réduire l’empreinte carbone du secteur et limiter les pollutions liées à l’extraction minière. À terme, ce système vise à transformer un problème écologique en ressource économique, en réinjectant dans le cycle productif les matériaux stratégiques.
