Boeing plonge, mais son PDG veut une augmentation de 45%

Les difficultés ne cessent de s’accumuler pour Boeing, entre des pertes financières importantes et de très sérieux incidents de sécurité. La rémunération prévue pour David Calhoun, PDG de l’entreprise, soulève des interrogations et des critiques. Alors qu’il prépare son départ, la validation de son package salarial sera un enjeu important lors de la prochaine assemblée des actionnaires.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 7 mai 2024 à 12h30
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1,4 MILLIONLe salaire de base de David Calhoun est de 1,4 million de dollars.

David Calhoun pourrait voir sa rémunération pour l'année 2023 bondir à 32,8 millions de dollars, malgré une année marquée par des incidents techniques et des pertes financières substantielles pour Boeing. Ce montant représente une augmentation de 45 % par rapport à l'année précédente, où il avait perçu 22,8 millions de dollars.

Une hausse de salaire controversée

Le détail de cette rémunération inclut un salaire de base de 1,4 million de dollars et des attributions d'actions s'élevant à environ 30 millions de dollars, décision prise par le conseil d'administration malgré les performances mitigées de l'entreprise.

Cette augmentation notable intervient dans un contexte où Boeing a enregistré des pertes de près de 4 milliards de dollars au premier trimestre, principalement à cause de l'arrachement d'une porte sur un 737 MAX d'Alaska Airlines, entraînant une série d'enquêtes et de compensations financières. Des incidents ont également touché d'autres modèles, tels que les 787 et 777, jusqu'alors réputés pour leur fiabilité.

Boeing en plein marasme

La rémunération de David Calhoun est d'autant plus critiquée que ISS, une importante agence de conseil aux actionnaires, a recommandé un rejet de cette proposition lors de l'assemblée générale du 17 mai. L'agence critique notamment l'augmentation liée à l'ancienneté et les dépenses excessives pour l'usage de jets privés, estimées à 515.000 dollars annuellement, somme bien supérieure à la moyenne des dirigeants du S&P 500.

L'approbation de la rémunération de Calhoun dépendra des votes des principaux actionnaires, dont les gestionnaires de fonds Vanguard, Newport et BlackRock, qui jouent un rôle prépondérant dans la politique interne de Boeing. Ce vote survient alors que Calhoun a annoncé son intention de se retirer plus tard dans l'année, laissant derrière lui une entreprise aux prises avec des défis de sécurité et de stabilité financière.

Alors que Boeing tente de redorer son blason, notamment en annonçant une amélioration des résultats financiers en 2023 par rapport aux années précédentes et un record de commandes de jets commerciaux en décembre, la question de la rémunération de ses dirigeants reste un sujet sensible. Elle reflète les tensions entre la nécessité de maintenir des incitations attractives pour les hauts dirigeants et le besoin de responsabilité face aux parties prenantes et à l'opinion publique, surtout dans un contexte où la sécurité des passagers et la fiabilité des appareils sont en jeu.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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