Lors de leurs résultats du 1er trimestre, les entreprises européennes ont confirmé que, dans l’ensemble, le déstockage est terminé. De grandes sociétés industrielles comme BASF, Lanxess ou AarcelorMittal parlent déjà de restockage par exemple. D’autres comme Mercedes ou Capgemini évoquent que le point bas de l’activité a été passé. D’autres encore comme Arkema ou Legrand parlent de reprise. Le nombre de fois où le mot « restockage » a été mentionné dans ces publications trimestrielles est au plus haut depuis la sortie du COVID, de même pour le mot « point bas ».
Ces 24 mois de déstockage ont pesé sur les volumes des entreprises et sur l’activité économique. Mais ils ont aussi contribué à faire baisser l’inflation et ont ainsi permis à la BCE de prévoir une baisse de son taux directeur le 6 juin. Historiquement quand les taux baissent car l’inflation est maîtrisée (et non car l’économie est en récession), les marchés actions européens montent de 20% en moyenne sur les 12 prochains mois. Nous sommes dans cette configuration, des taux qui baissent alors que l’économie se reprend progressivement.
Cette dynamique très positive arrive à un moment où les liquidités disponibles sont au plus haut. Avec la hausse des taux cours des 18 derniers mois, l’argent s’est déplacé en masse vers les fonds monétaires. Historiquement, lors de ces « pics de liquidité », dès que les taux baissent, l’argent repart pour être investi de manière plus rentable, comme sur les actions par exemple.
Source : Barclays, BDL Capital Management
Il y a donc déjà trois raisons pour lesquelles les marchés actions européens sont attrayants : une économie qui repart, des taux directeurs qui baissent et des liquidités records. Mais il en reste au moins encore deux autres.
Quel que soit l’indicateur de valorisation suivi, les marchés actions européens sont fortement décotés. Ils l’ont toujours été mais c’est encore plus marqué actuellement. Par exemple, si l’on prend l’indicateur le plus classique, le PE, la décote historique de l’Europe (sur 20 ans) est de 15% par rapport aux marchés mondiaux. Actuellement cette décote est de presque 30%, deux fois plus1. Certains ont commencé à en profiter, les flux sur les actions européennes sont à nouveau positifs depuis trois semaines.
PE MSCI Eurozone en relatif du PE MSCI World
Enfin, la dernière raison tient à la dispersion du marché européen. Il y a en même temps beaucoup d’entreprises décotées et beaucoup d’entreprises chères. Les premières, notamment quand elles ont la discipline de rendre le cash aux actionnaires, sont des investissements extrêmement rentables. Une entreprise, avec un PE de 10x ou moins et qui distribue ses bénéfices, offre 13% de rendement par an sans croissance et sans augmentation du PE3. Ce genre d’opportunités n’est généralement disponible que dans les points bas des grandes corrections boursières comme en 2003 ou en 2009. Actuellement les marchés européens sont sur leurs plus hauts, mais leur dispersion fait que ces opportunités sont toujours disponibles. On les trouve notamment dans les valeurs industrielles, financières ou énergétiques.
Il faut acheter l’Europe avant la 1ère baisse de taux, les conditions sont favorables et surtout présentes simultanément, c’est ce qui rend l’opportunité unique.