Pourquoi les collaborateurs devraient plus que jamais penser comme des entrepreneurs

Encourager les collaborateurs à adopter un état d’esprit et un comportement d’entrepreneur – c’est la clé pour assurer la pérennité de l’entreprise. C’est ainsi que les entrepreneurs·euses motivent et encouragent leur personnel.

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Par Christoph Seckler et Peter Borchers Publié le 5 avril 2023 à 5h34
Collaborateur Employe Entrepreneur Mindset Croissance Innovation
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La liste des entreprises qui ont marqué notre vie avant de disparaître subitement, est longue : il est à parier que bon nombre d’entre vous ont encore chez eux le premier téléphone Nokia, rangé juste à côté d’un magnétoscope et d’une caméra analogique SABA, qui renferme un film Kodak à moitié utilisé.

Toutes ces entreprises étaient à la pointe de leur secteur – pourtant, elles n’ont pas su s’adapter assez rapidement aux mutations du marché. Mais il aurait pu en être autrement : on peut trouver un grand potentiel d'innovation chez les employés eux-mêmes, en les encourageant à penser et à agir de manière entrepreneuriale.

Les employés ayant un état d'esprit entrepreneurial peuvent fournir un feedback crucial

En effet, lorsque les employés abordent les choses dans une perspective entrepreneuriale, ils prennent des responsabilités et considèrent l'entreprise comme la leur, même si elle ne leur appartient pas. Les collaborateurs qui s’identifient à l’entreprise peuvent fournir un retour d'information décisif pour améliorer un processus de manière durable – même s'ils ne font pas partie d'un groupe de travail sur l'efficacité.

De même, un membre du personnel peut ne pas considérer une idée de produit spontanée comme une pensée éphémère, mais la transmettre au service compétent car elle croit en l’idée et au décloisonnement des services. En bref : les personnes qui pensent de manière entrepreneuriale réfléchissent et agissent de manière proactive pour le bien de l’entreprise, dépassent leurs limites lorsque c’est nécessaire et regardent au-delà de leur périmètre.

Ce mode de pensée ne permet pas toujours d’empêcher les sociétés de rater le train de l’évolution technologique. Mais il permet au moins de réduire le risque de ne pas pouvoir suivre le rythme toujours plus rapide du changement. Cependant, sa mise en œuvre demande un travail de la part des entreprises et des employés.

Comment les entreprises peuvent encourager l’esprit entrepreneurial

En principe, l’esprit entrepreneurial est un concept plutôt ascendant que descendant, ce qui signifie que les améliorations, voire les innovations, ne se décrètent pas, mais qu’elles naissent généralement dans les différents services. Les entreprises peuvent néanmoins les encourager de manière ciblée. Cela peut prendre la forme d’îlots institutionnalisés, comme des pôles d’innovation. Mais ces incitations peuvent également venir « d’en haut » en formant les dirigeants aux échanges personnels et à la motivation des collaborateurs.

Il peut être aussi utile de faire appel à des coaches extérieurs, qui endosseraient le rôle de sparring-partners, afin de promouvoir la liberté de pensée en entreprise et de permettre ensuite aux collaborateurs d’en tirer parti.

Car en fin de compte, ce sont précisément ces normes culturelles qui exercent une influence considérable sur la volonté d'innover en entreprise. Des récompenses peuvent, par exemple, être décernées pour des idées permettant de réinventer une partie du ‘business model’ ou de développer un nouveau produit sous forme de prototype. De telles incitations introduisent aussi lentement une culture qui autorise les erreurs et repose sur la confiance. Des concepts comme ceux-ci et le "renforcement positif" permettent à l'esprit entrepreneurial de s'installer progressivement.

Le développement personnel axé sur l’esprit entrepreneurial

Même si elles ne sont pas des entrepreneurs, les personnes qui adoptent une approche entrepreneuriale ont la possibilité d’apporter leur pierre à l’édifice : tout d’abord au niveau de l’entreprise, mais aussi, à plus long terme, au niveau de l’économie et de la société dans son ensemble.

Les individus qui souhaitent embrasser cette philosophie peuvent s’entraîner, dans le cadre de projets par exemple. Ils pourront ainsi éprouver directement les trois piliers de l’esprit entrepreneurial. Le premier veut que les expériences intelligentes, telles que les tests A/B ou le prototypage, permettent d’accélérer l’apprentissage. Selon le deuxième, il faut accepter l’échec comme faisant partie intégrante du processus. Et enfin, il est plus efficace de partager de nouvelles idées que de les garder pour soi.

On peut trouver d’autres leviers en dehors de l’entreprise afin d’acquérir cet état d’esprit ou de le développer. C’est notamment le cas dans le cadre d’initiatives privées, telles que les associations. Les collaborateurs peuvent y endosser des responsabilités, ce qui contribue à leur développement personnel. Mais le réseau, qu’il soit personnel ou virtuel, peut aussi offrir une aide. Il suffit souvent de deux ou trois échanges informels pour trouver un nouvel élan. Et il ne faut bien évidemment pas oublier la formation continue : elle est riche en enseignements, à la fois professionnels et humains.

L’esprit entrepreneurial comme levier d’auto-efficacité

L’esprit entrepreneurial présente l’avantage d’être utile tant pour l’entreprise que pour les collaborateurs. Rester en phase avec le travail et développer l'efficacité personnelle peut également constituer une étape essentielle du développement personnel. Entreprises comme individus ont tout intérêt à tirer parti des possibilités qui s'offrent à eux dans ce domaine.

Secklerborchers

Christoph Seckler dirige depuis 2019 la chaire d’Entrepreneurial Strategy à ESCP Business School (campus de Berlin). Il mène des recherches en entrepreneuriat et en particulier sur l’apprentissage à partir d’erreurs et la culture de la gestion des erreurs. Peter Borchers est professeur affilié à ESCP Business School depuis fin 2020 et co-fondateur de l’U-SCHOOL, un programme exécutif destiné aux dirigeants d’entreprise proposé sur le campus de Berlin. En parallèle, il délivre des conseils en matière d’innovation digitale, ainsi que d’élaboration et de gestion de programmes de start-up aux décideurs et décideuses.

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