La Chine vole au secours de ses marchés actions…suffisant ?

Ce sera probablement l’information la plus importante de la journée, celle de mesures d’envergure à venir en Chine, probablement dès cette semaine, pour soutenir des marchés actions en chute libre.

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Par Alexandre Baradez Publié le 24 janvier 2024 à 4h30
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20%la Chine pèse près de 20% du PIB mondial.

Selon Bloomberg, la Chine envisage des mesures à hauteur de 278 milliards de dollars pour soutenir ses marchés financiers. Cela passerait par la mobilisation de ressources détenues à l’étranger par les entreprises d’Etat pour alimenter un fond de stabilisation dont l’objectif serait d’acheter des actions domestiques par le canal de la place financière de Hong-Kong. Toujours selon ces sources, des instructions seraient également données à des fonds locaux pour investir sur les actions domestiques afin de soutenir les cours.

D’autres options seraient aussi à l’étude et pourraient également être annoncées cette semaine.

Ces mesures interviennent alors que les indices boursiers chinois n’arrivent pas à enrayer leur chute : l’indice HangSeng des valeurs chinoises cotées à Hong-Kong est retombé à son plus bas niveau depuis octobre 2022, c’est-à-dire la période qui a précédé les annonces d’assouplissement sanitaire. Les niveaux actuels sont également ceux que l’indice avait connu lors de la crise des subprimes, ou encore des niveaux sur lesquels il évoluait en…1997.

Il y a donc bien le feu sur les actions chinoises. L’indice HangSeng Tech qui regroupe les valeurs technologiques chinoises a chuté de 75% depuis son sommet de 2021, ce qui correspond quasiment en termes d’intensité, à l’éclatement de la bulle internet au début des années 2000…

Les indices domestiques comme le CSI300 sont également mal en point : l’indice a lâché 46% depuis son sommet de 2021 et évolue à son plus bas niveau depuis début 2019.

La question de la suffisance des mesures de soutien se pose car les investisseurs étrangers ont fui les marchés chinois, échaudés par quatre ans de décisions erratiques et brutales des autorités chinoise, que ce soient les mesures sanitaires, les durcissements soudains de règlementation, les disparitions de chefs d’entreprises. La crise immobilière n’est pas non plus la seule explication à la mauvaise tenue des marchés actions financiers chinois, une partie de l’aversion aux risques des investisseurs étrangers pour les actifs chinois vient aussi de la posture géopolitique de la Chine, que ce soit son rapprochement avec la Russie ou ses velléités concernant Taïwan.

Un rebond pérenne des indices boursiers chinois et le retour des investisseurs passera aussi par une détente des relations commerciales et diplomatiques avec les Etats-Unis, ainsi qu’un changement de posture géopolitique.

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Diplômé de l’ESCE (Ecole Supérieure de Commerce Extérieur), Alexandre Baradez débute sa carrière chez EBG FINANCES en 2003 en tant que consultant spécialisé en défiscalisation immobilière. Il intègre le département Gestion Privée de BNP PARIBAS en 2005 où il assure la gestion et le suivi d’un portefeuille de 400 clients. En 2008, il rejoint Banque Robeco Gestion Privée où il a en charge la gestion d’un portefeuille de 650 clients. Il délivre un conseil sur OPCVM, la constitution et la gestion d’un patrimoine en exploitant l’actualité macro et micro-économique. En octobre 2009, il rejoint Saxo Bank en tant que Sales Trader et devient en 2011 Analyste Marchés de la banque dont il est l’interlocuteur privilégié auprès des medias français. Aujourd'hui, Alexandre Baradez est Responsable Analyses Marchés chez IG France.

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3 commentaires on «La Chine vole au secours de ses marchés actions…suffisant ?»

  • Voir les articles publiés publié sur Economie matin sous le nom de Gilles Langlade
    -https://www.economiematin.fr/news-lhypothese-dun-fonds-de-stabilisation-boursier et https://www.economiematin.fr/news-comment-resoudre-la-crise-grecque-par-les-effets-boursiers etc …

    Christian PIRE

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  • Je tiens à préciser que mes recherches (toutes déposées) sont reprise sur le site http://www.humanity-invest.com. Il est à noté qu’Economie matin a toujours été le premier (voire le seul partenaire) de mes publication en France. Pour cela, je tiens à les remercier. Quel meilleur juge que le temps … Christian PIRE

    Répondre
  • Souvenez-vous
    En Bourse, l’important n’est pas tant le cours de Bourse, que le volume de titres échangés. D’anciennes déclarations des plus Hautes Autorités, car aujourd’hui le silence du monde dit « financier » est de mise. Quand de vrais journalistes vont-ils aborder ce sujet aux conséquences désastreuses pour l’Etat et les citoyens ? Sans mensonge, les marchés dits boursiers ne montent et ne baissent pas. Seuls les prix des échanges achats/ventes réalisés ont pu connaître des hausses ou baisses.
    Les indices boursiers tel le cac 40 sont des indices de logiques comptables et non financières.
    Jean-Paul Gaudal, directeur du département supervision bancaire et comptable à la Fédération Bancaire Française, dans « Confrontation Europe » de juillet/septembre 2010 : « Le concept de « fair value », la « juste valeur » sonne à priori équitable : il correspond à la question ancienne de la valorisation correcte des actifs financiers. Mais en valorisant ces actifs au prix du marché au détriment d’autres méthodes, il a contraint les investisseurs à afficher, en période hausses comme de baisses des cours, des gains ou des pertes comptables injustifiés par rapport aux fondamentaux économiques, ce qui a contribué à accroître la volatilité et à bouleverser le paysage financier. Dès lors que les marchés deviennent illiquides, les évaluations ne font que refléter le pessimisme ou l’optimisme des rares participants, dont le comportement ressort alors de phénomènes de hordes, déclenchant de brutales variations de valeur des actifs, à la hausse comme à la baisse.

    Laurence Boisseau dans « Les Echos » du 2 juillet 2012 Article intitulé : AMF : Jean-Pierre Jouyet tire sa révérence aujourd’hui
    « Enfin, les normes comptables devront être regardées de très près, notamment dès qu’il s’agit de comptabiliser à la valeur de marché, ce qui ne peut que générer une forte volatilité. »

    Dans « http://www.trends.be » du 26 janvier 2012 André Orléan qui est au Comité scientifique de l’AMF Article intitulé : Et si les marchés financiers avaient tort ? «Les prix sur lesquels reposent les marchés financiers sont tronqués, pour ne pas dire totalement faux ! »

    Paul-Henri de La Porte du Theil nouveau Président de l’Association de la Gestion Financière dans « Les Echos » du 18 mai 2009 : «  Dans la gestion, nous avons focalisé sur le couple rendement-risque en oubliant la liquidité, qui semblait aller de soi. L’effet de ciseau entre un passif qui décollecte et un actif illiquide peut être très douloureux »

    Monsieur de Juvigny, Secrétaire général adjoint de l’AMF, le 6 décembre 2010 dans « La Tribune » va encore plus loin en précisant : « L’évaluation financière est si peu encadrée qu’elle fait presque figure d’anomalie dans l’univers réglementé de la finance. Mais avec l’essor du concept de « juste valeur », l’évaluation est apparue comme le maillon faible de l’information financière lors de la crise du « subprime », qui a mis en évidence la difficulté à cerner la valeur intrinsèque d’un actif en l’absence de transactions sur le marché. Avant d’ajouter que « L’AMF n’exclut pas la « possibilité de faire référence, à terme, aux standards de l’IVSC, mais « ne se prononce pas, à ce jour, en faveur de normes précises et contraignantes ». Et pourtant le même jour dans le même journal….

    Michel Prada, ex-Président de COB, dans « La Tribune » daté du 6 décembre 2010 en page 37 : Article intitulé : Refonder l’évaluation financière pour restaurer la confiance « Les problèmes de valorisation sont au cœur des crises. Le sujet de l’évaluation financière échappe aujourd’hui à l’écran radar de la plupart des acteurs et des observateurs des marchés financiers. C’est là un véritable paradoxe au regard du rôle central joué par les problèmes de valorisation des actifs dans les dernières crises qui ont secoué non économies. L’incapacité des institutions financières à valoriser de façon précise et convaincante leurs actifs financiers complexes en l’absence de transactions sur le marché a en effet déclenché une crise de confiance sans précédent depuis 1929. L’heure est aujourd’hui à une refondation de l’évaluation financière, qui doit concerner tant les pratiques de place de la profession et sa déontologie. »

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