Comment le métier de consultant change avec l’IA

L’intelligence artificielle n’est plus une vague lointaine : elle transforme nos métiers, et celui de consultant est en première ligne. Loin des discours alarmistes, il faut comprendre la nature de cette mutation. L’IA ne signe pas la fin du conseil, elle en redéfinit les fondations.

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By Gabriel Dabi-Schwebel Published on 14 novembre 2025 4h30
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La fin d’un modèle : de l’information à la saturation

Le conseil s’est longtemps appuyé sur une asymétrie d’information : collecter, structurer et restituer des connaissances rares. L’arrivée de l’IA générative a fait voler ce modèle en éclats. Produire des analyses, des synthèses ou des rapports est désormais à la portée de tous. Le savoir n’est plus rare, il est surabondant.
Nos clients ne manquent plus d’information, ils en sont saturés. Dans ce contexte, vendre du temps passé à produire des livrables devient obsolète. La question n’est plus si le métier doit changer, mais comment il doit se réinventer.

La nouvelle valeur : catalyseur de transformation

Si l’IA produit l’information, la valeur du consultant migre vers l’interprétation, la décision et l’action. Nous ne sommes plus des producteurs de rapports, mais des catalyseurs de mouvement.
Ce que nos clients attendent : clarté dans la complexité, décisions assumées, mise en action coordonnée.
Nos compétences clés évoluent :

  • Vision stratégique : interpréter les analyses IA dans le contexte du client.

  • Intelligence collective : faire émerger et aligner les solutions.

  • Conduite du changement : transformer les organisations.

  • Esprit critique et éthique : challenger l’IA et garantir la responsabilité.

L’IA ne nous remplace pas, elle nous augmente. En nous libérant des tâches mécaniques, elle nous permet de concentrer notre valeur sur la créativité, l’intuition et l’empathie.

Le “consultant augmenté” : une nouvelle pratique

Cette évolution se traduit dans nos missions :

  • Proposition commerciale : on ne vend plus du temps ou un livrable, mais un impact mesurable. La facturation au résultat devient pertinente.

  • Échanges clients : l’IA devient un copilote transparent. Le consultant orchestre un dialogue à trois – client, IA, consultant – pour générer des déclics et favoriser l’action.

  • Gestion du savoir : les livrables deviennent vivants, intégrés dans des outils collaboratifs, alimentant la réflexion continue.

  • Succès de la mission : il se mesure par le mouvement créé, non par la remise d’un rapport.

L’impératif éthique : la confiance comme socle

Travailler avec l’IA exige un cadre rigoureux. Le manifeste du Syntec Conseil pour une IA responsable en trace les lignes.

Le consultant augmenté doit garantir :

  • Supervision humaine : l’IA est copilote, jamais pilote.

  • Confidentialité : protection stricte des données clients.

  • Transparence : expliquer les méthodes et outils utilisés.

  • Maîtrise des biais : éviter toute dérive ou manipulation.

Cette exigence devient un avantage compétitif. Dans un monde de méfiance technologique, la responsabilité inspire confiance.

Au-delà de l’optimisation : vers de nouveaux territoires

Comme Excel a jadis révolutionné la finance, l’IA ouvre la voie à de nouvelles formes de conseil. Sa capacité à analyser des volumes massifs, à détecter des signaux faibles et à simuler des scénarios permet d’inventer des approches inédites.

Certains consultants deviennent déjà des designers de leur expertise, créant pour leurs clients des solutions “SaaS sur mesure” intégrant leur savoir-faire de manière continue. Le consultant ne vend plus seulement son temps, mais un système intelligent co-construit avec l’IA.

Conclusion : L'aube d'un conseil réinventé

L'IA n'est pas une simple évolution technologique pour le conseil, c'est une refondation. Elle nous force à abandonner la posture confortable de l'expert détenteur du savoir pour embrasser celle, plus exigeante mais infiniment plus riche, du facilitateur, du catalyseur, du partenaire stratégique augmenté.

Ce nouveau consultant ne craint pas l'IA, il la pilote. Il ne subit pas la complexité, il l'orchestre. Il ne produit plus seulement des rapports, il crée de l'impact.

C'est une transformation profonde, qui demande de la curiosité, de l'humilité et une volonté constante d'apprendre et de s'adapter. Mais pour ceux qui sauront saisir cette opportunité, l'avenir du conseil n'a jamais été aussi passionnant. La question n'est plus de savoir si nous devons changer, mais à quelle vitesse nous allons embrasser cette formidable réinvention de notre métier.

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Ingénieur de formation, Gabriel Dabi-Schwebel introduit en 2012 l'Inbound marketing en France et crée la marque 1min30 « Devenir son propre média et convertir son audience en client » (+ de 140K visiteurs/mois site 1min30.com, + de 80K abonnés à sa newsletter). Partenaire de grands comptes (Guy Hoquet, Oracle Cegid, Airbus..), en France et dans le monde francophone, il pilote un réseau d’experts et de passionnés de digital, intervient comme conférencier et échange quotidiennement avec sa communauté sur la transformation digitale. Adepte du test & learn, il s’applique à lui-même ce qu’il propose à ses clients dont « Devenir son propre média ».

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