Fin annoncée du « clic réflexe » sur les cookies : Bruxelles prépare une simplification des règles pour alléger les bandeaux en Europe, réduire la fatigue du consentement et mieux articuler RGPD et expérience utilisateur.
Cookies : Bruxelles prépare la fin des bandeaux à répétition

Le 24 septembre 2025, la perspective d’un changement majeur autour des cookies s’est précisée : la Commission européenne envisage de présenter en décembre un texte pour assouplir l’affichage des bandeaux et centraliser les choix de l’internaute, tout en préservant les règles du RGPD et l’esprit de la directive ePrivacy.
Cookies et bandeaux en Europe : utilité, limites et cadre RGPD
Les cookies sont des fichiers stockés par le navigateur pour mémoriser des préférences, sécuriser une session, mesurer une audience ou personnaliser de la publicité. En Europe, l’exigence de consentement pour les cookies non essentiels découle de la directive ePrivacy, révisée en 2009, laquelle a rendu omniprésents les bandeaux d’information et de choix. Concrètement, ces règles visent la transparence et le contrôle, en complément du RGPD qui encadre le traitement des données personnelles. Toutefois, l’accumulation d’interfaces a généré une lassitude bien documentée : au fil des clics, l’utilisateur accepte souvent par automatisme des cookies qu’il n’a pas analysés, ce qui brouille la promesse initiale de maîtrise explique Tom’s Hardware.
Or, sur le fond, les cookies essentiels restent utiles : panier d’achat, authentification, sécurité ou simple mesure d’audience interne. Mais la multiplication des demandes, parfois configurées pour rendre le refus moins évident, a nourri la critique. D’où l’intérêt d’une simplification portée par l’Union européenne : recentrer le consentement sur les cookies à impact, et réduire les bandeaux systématiques lorsque l’utilisateur a déjà exprimé des préférences. Pour ce faire, la Commission « prévoit de présenter un texte en décembre afin d’assouplir ses règles concernant les cookies », avec pour objectif de « réduire considérablement le nombre de bannières de consentement », selon BFMTV.
Ce que l’Union européenne veut changer, comment et pourquoi
Le cœur de la simplification esquissée consiste à laisser l’utilisateur fixer ses préférences cookies une fois, dans les réglages du navigateur, et à transmettre ce signal aux sites selon The Verge en citant un document vu par Politico et adressé le 15 septembre aux participants d’un groupe d'étude. L’idée serait donc d’éviter la répétition des bandeaux à chaque visite, tout en conservant la possibilité d’un choix précis par type de cookies. Autrement dit, la règle ne disparaît pas : elle évoluerait vers une transmission plus efficace des choix, afin que les cookies réellement sensibles restent sous contrôle, tandis que les cookies strictement nécessaires ne déclencheraient plus de bandeau superflu.
Cette réforme des cookies s’inscrit dans un vaste paquet de simplification réglementaire, le « Digital Omnibus », où la Commission dit vouloir réduire la complexité et les charges administratives dans plusieurs champs numériques. Le communiqué officiel du 16 septembre mentionne une cible de réduction d’au moins 25 % pour toutes les entreprises, et 35 % pour les PME, en rationalisant procédures et chevauchements normatifs.
Les implications pratiques : moins de bandeaux, plus de contrôle effectif
Deux effets sont attendus si la simplification se concrétise. D’abord, une forte baisse des bandeaux liés aux cookies quand l’utilisateur a déjà exprimé ses choix dans son navigateur. Ensuite, une clarification des règles pour les sites, qui n’auraient plus à empiler des interfaces complexes pour démontrer un consentement que l’utilisateur a, en réalité, déjà donné ou refusé.
Des voix critiques rappellent toutefois un risque : si l’on élargit trop la catégorie des cookies considérés comme « essentiels » ou les exceptions dispensées de bandeau, la publicité ciblée pourrait gagner un avantage sans contrôle suffisant.
