Le Coq Sportif : Niel et Mamane s’affrontent pour sauver la marque

La marque de prêt-à-porter Le Coq Sportif est en grande difficulté financière depuis plusieurs mois. Placée en redressement judiciaire depuis la fin de l’année 2024, deux offres de reprise sont sur la table.

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By Cédric Bonnefoy Published on 14 mai 2025 16h30
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Le Coq Sportif : Niel et Mamane s’affrontent pour sauver la marque - © Economie Matin
300 emploisActuellement, le Coq Sportif emploie plus de 300 personnes.

Le Coq Sportif bientôt sauvé ?

Une nouvelle étape charnière dans l’histoire du Coq Sportif. L’entreprise, fleuron national tombé en disgrâce après les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, se trouve désormais sous la coupe du tribunal de commerce. Placée en redressement judiciaire depuis novembre 2024, elle attire l’attention de deux camps aux projets diamétralement opposés. D’un côté, un consortium mené par Xavier Niel ; de l’autre, le financier franco-suisse Dan Mamane. Les deux viennent de déposer une offre de reprise de l’entreprise.

L’entreprise, propriété de la holding suisse Airesis, croule sous une dette estimée entre soixante et soixante-dix millions d’euros. Dans cette masse, quarante-deux millions proviennent directement de prêts consentis par l’État français. Après avoir fièrement habillé les délégations tricolores, Le Coq Sportif s’est vu rattrapé par ses failles structurelles, sa faible rentabilité et une stratégie commerciale critiquée dans le secteur.

Deux offres bien différentes

Les premiers à dégainer sont Xavier Niel et ses partenaires. Le magnat des télécoms ne vient pas seul. Il s’entoure de plusieurs entreprises et d’un collectif composé d’anciens dirigeants de l’équipementier, dont l’actuel PDG Marc-Henri Beausire, sans oublier la famille Camuset, fondatrice du Coq Sportif. Leur proposition ? Injecter immédiatement soixante millions d’euros. Objectif : tourner le dos au commerce de détail, privilégier les distributeurs et propulser la marque à l’international via un système de licences. Le consortium affirme vouloir préserver « environ 75 % » des 302 postes, en garantissant « la totalité des emplois de production ». Autre appui de poids : Intersport, déjà distributeur des produits Le Coq Sportif durant les JO, soutient activement le projet.

Face à ce plan industriel à grand renfort de liquidités, Dan Mamane déroule une stratégie plus austère, mais soutenue par l’État. L’homme d’affaires franco-suisse n’est pas inconnu des tribunaux de commerce. Il a racheté puis revendu les activités suisses de Conforama et détient aujourd’hui 50 % de la marque de vêtements de ski Ogier. Son plan de reprise, selon plusieurs médias, garantit le maintien du site historique de Romilly-sur-Seine (Aube). Cependant, il prévoit la fermeture des bureaux de Paris et de Strasbourg, ainsi que de plusieurs magasins. Traduction : une centaine de suppressions de postes.

Les créanciers sont attendus pour consultation dès cette semaine. Le tribunal de commerce doit statuer d’ici juin 2025. En jeu : la survie pure et simple de l’entreprise.

Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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