Le Compte personnel de formation (CPF), outil phare pour développer ses compétences, s’invite à nouveau dans les débats. En 2025, une mesure discrète, mais lourde de conséquences bouscule son fonctionnement. Que cache cette nouvelle règle et à qui s’adresse-t-elle ?
CPF : le reste à charge pour les bénéficiaires augmente en 2025
Vous avez prévu d’utiliser votre CPF cette année ? Il faudra prévoir un petit budget supplémentaire. Une modification passée presque inaperçue vient pourtant alourdir la facture, laissant planer des doutes sur l’accessibilité des formations pour tous.
Qui devra payer cette hausse… et qui y échappe encore ?
Le Compte personnel de formation (CPF) est souvent présenté comme un levier essentiel pour se former tout au long de sa carrière. Depuis son lancement en 2014, il a financé des milliers de formations, accompagnant reconversions professionnelles et certifications. Pourtant, depuis le 1er janvier 2025, les utilisateurs devront composer avec une hausse du « reste à charge » obligatoire. Ce montant, qui était de 100 euros depuis mai 2024, grimpe désormais à 102,23 euros. La revalorisation, bien que modeste, suscite des interrogations. Pourquoi payer davantage alors que vos droits CPF couvrent déjà le coût de la formation ?
La hausse de 2,23 euros s’applique à tous les salariés qui mobilisent leur CPF pour une formation, sauf exceptions précises. Les demandeurs d’emploi et les salariés bénéficiant d’un abondement de leur employeur en sont exonérés. De même, les détenteurs d’un Compte professionnel de prévention (C2P) ou les victimes d’accidents du travail ayant une incapacité permanente d’au moins 10 % ne seront pas concernés. Pour les autres, il faudra régler ce montant lors de l’inscription. En cas d’oubli ou d’incapacité à payer, l’accès à la formation sera bloqué. Une rigidité qui questionne : le CPF peut-il réellement encourager l’apprentissage si des barrières financières freinent les utilisateurs ?
CPF : comment limiter la facture ?
Cette revalorisation n’est qu’un début. L’article R6323 du Code du travail prévoit un ajustement annuel du reste à charge, calculé sur l’évolution des prix à la consommation hors tabac. Autrement dit, chaque début d’année pourrait marquer une nouvelle hausse. En 2024, l’augmentation s’était limitée à 100 euros. Mais en 2025, l’ajout de ces 2,23 euros semble minime comparé aux conséquences pour certaines populations. Si l’objectif affiché est de lutter contre les abus et de responsabiliser les utilisateurs, l’impact réel se fera sentir sur le long terme, particulièrement pour les salariés en bas de l’échelle des rémunérations, souvent déjà pénalisés dans l’accès à la formation.
Heureusement, des solutions existent pour réduire ou éviter ce reste à charge. Les employeurs peuvent participer au financement dans le cadre de leur politique de formation, et les opérateurs de compétences (OPCO) peuvent intervenir à titre exceptionnel. Toutefois, ces démarches impliquent des délais et des justifications administratives qui dissuadent parfois les salariés de s’engager. Quant au remboursement, il intervient uniquement après paiement, ce qui oblige les utilisateurs à avancer les fonds. Ce système, bien que fonctionnel pour certains, complexifie encore l’accès à la formation pour ceux qui en ont le plus besoin. Une simplification des démarches et une meilleure communication sur ces solutions semblent nécessaires pour que le CPF reste un outil accessible.
Permis moto ou voiture, vous allez devoir choisir
À noter que depuis 2023, le CPF permettait de financer tous les permis de conduire, y compris ceux pour motos et voiturettes. Ce n’est plus le cas. Désormais, seuls les permis A (moto) et B (voiture) restent éligibles, mais sous certaines conditions. En effet, il est interdit de financer un permis moto si l’on possède déjà le permis voiture, et vice versa. Si le titulaire n’a aucun de ces permis, il devra choisir entre les deux.