DSI : résister à l’inflation est une question d’agilité

Elle est une préoccupation centrale dans tous les secteurs d’activité : personne n’échappe à l’inflation… Au sein des entreprises, les directions des systèmes d’information la subissent de plein fouet. Augmentation des coûts intrinsèque à l’activité, dépenses subies ou choisies : les défis se multiplient pour les décideurs alors même que les demandes informatiques et cyber sécuritaires vont croissant.

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Par François Baranger Publié le 4 novembre 2023 à 9h30
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50%LEs tarifs cloud ont grimpé de 10 à 50% selon les fournisseurs.

Quelle stratégie adopter pour maintenir le cap ? Prise de hauteur, agilité et adaptabilité sont les clefs d’une gestion SI optimale en temps de turbulences.

Hausse des coûts des SI : une combinaison de dépenses subies et de dépenses choisies

Ces dernières années, nombre d’entreprises ont donné la priorité à la digitalisation de leur direction des systèmes d’information, sans forcément limiter les budgets dédiés. Aujourd’hui, la demande croissance en services IT est un premier facteur d’augmentation des coûts, mais le contexte économique actuel change également la donne. Les DSI se trouvent confrontées à une hausse non négligeable de leurs dépenses. Plusieurs phénomènes viennent en effet impacter les usages : l’inflation globale, l’expansion des hyperscalers et la pression écologique.

En ce qui concerne l’inflation, citons d’une part l’explosion des coûts de l’énergie, avec des dépenses accrues qui s’installent dans la durée. L’inflation a également une incidence forte sur les salaires des techniciens internes et des prestataires, y compris dans les zones à coût salarial plus faible. Parallèlement à l’augmentation de ces différents coûts, les tarifs des grands acteurs technologiques connaissent une hausse conséquente : +10[1] à 20% pour OVH, +11%[2] pour la plateforme Azure de Microsoft ou encore +50%[3] pour les coûts de stockage du Cloud Google… des augmentations supérieures à la moyenne de l’inflation dans les pays de l’OCDE. Enfin, la prise de conscience de l’urgence climatique pousse les entreprises à appréhender leur empreinte écologique de façon globale : si elles sont de plus en plus regardantes sur l’indicateur d’efficacité énergétique (PUE) des datacenters, elles vont également être attentives à la consommation en eau, au bilan carbone de toute la chaîne… et vont choisir des prestataires qui se différencient par leur responsabilité environnementale. Cette optimisation écologique peut être également source de coûts supplémentaires.

Bien comprendre sa facture pour optimiser sa FinOps

Les dépenses IT augmentent dans les entreprises mais – réalité économique oblige – les budgets ne suivent pas toujours en conséquence. Il faut aujourd’hui faire mieux avec moins, et définir des stratégies d’optimisation des ressources.

Les dépenses dépendent du choix d’architecture et d’impératifs de cybersécurité. Il convient d’anticiper les évolutions budgétaires, et de ne pas se focaliser uniquement sur l’étape de migration. En effet, pour des raisons économiques, les entreprises optent de plus en plus pour des méthodes agiles et le transfert de leurs données vers des clouds publics. Or, si cette solution peut paraître économique à l’instant t, les coûts peuvent rapidement croître à moyen terme. Pourquoi ? Tout simplement parce que le volume de données augmente rapidement et que les comportements des applications et la gestion des portfolios nécessitent des ressources informatiques en constante évolution.

Migrer ses données vers un cloud public, une architecture hybride ou multicloud, peut s’avérer une solution vraiment économique et sécuritaire, sous réserve qu’elle soit associée à une transformation stratégique. Quel est le besoin de stockage ? Quelle durée de rétention convient à quelles données ? Quels sont les coûts de maintenance ? Quelle structuration des données établir et quel usage faire des conteners informatiques ? Comment éviter la multiplication des données et leur redondance ? Quelles sont les données à stocker dans le cloud et celles qui doivent rester stockées localement ? Etc. Ces différents questionnements vont permettre de simuler l’intégralité des coûts à court, moyen et long terme. Car en informatique aussi, la chasse aux faux frais peut avoir un impact important sur la facture globale.

Les SI : une histoire de compromis ?

Pour maintenir sa compétitivité, l’agilité et la capacité d’innovation d’une entreprise sont primordiales, y compris lorsque les coûts augmentent. Ce sont même ces atouts qui permettent aux organisations de s’adapter rapidement aux fluctuations économiques.

Pour les DSI, tout est question d’équilibre entre les besoins et la mise en place d’un système efficace, la sécurité informatique et la gestion des coûts. Dans un contexte d’incertitude économique, il faut privilégier le sur-mesure : penser l’architecture pour établir un modèle viable et pérenne, qui puisse être contrôlé et optimisé.

Prendre de la hauteur sur l’ensemble de sa stratégie IT consiste aussi à identifier les bons partenaires. Les solutions informatiques évoluant rapidement, il est par exemple difficile d’avoir toutes les expertises en interne. Valoriser les métiers à valeur ajoutée pour l’entreprise comme ceux de data analysts plutôt que d’internaliser des expertises en environnements conteners semble une approche plus stratégique. Enfin, la dimension contractuelle doit également être suivie de près : s’il convient de privilégier les fournisseurs qui proposent des contrats pluriannuels avec des prix décroissants, il faut rester vigilant sur les conditions de sortie pour ne pas se retrouver entièrement lié à un éditeur unique par exemple.

Quand tout s’accélère - y compris les dépenses - il est essentiel de prendre du recul pour analyser la situation et mettre en place une réponse adaptée. C’est en s’appuyant sur les bons partenaires et les bons outils que les DSI pourront challenger la priorisation des projets, toujours en gardant en tête les problématiques de compétitivité et de cybersécurité, essentielles à la survie des entreprises !

Francoisbaranger Tsystems

CTO chez T-Systems France

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