Économie régénérative : la nouvelle tendance des entreprises

Économie régénérative : l'exemple de Pulpe de Vie

L'économie régénérative se distingue par sa capacité à intégrer le renouvellement des ressources naturelles dans les processus de production. Contrairement à l'économie extractive, elle ne se contente pas de réduire les impacts négatifs, mais vise une amélioration active de l'environnement. En 2024, six des neuf limites planétaires sont déjà franchies, selon le Stockholm Resilience Centre (SRC). « La réduction de nos impacts négatifs n'est plus suffisante. Il est nécessaire de réinsérer nos économies dans les systèmes vivants ; cela nécessite de changer de paradigme », expliquent à Les Échos Valérie Brunel et Sarah Dubreil, respectivement sociologue et entrepreneure.

Des entreprises françaises illustrent ce passage à l'économie régénérative par des initiatives concrètes. Pulpe de Vie, par exemple, utilise des fruits non calibrés pour leurs produits cosmétiques, contribuant ainsi à la réduction du gaspillage alimentaire tout en créant des produits respectueux de l'environnement. Leur approche, qui couvre l'ensemble de la chaîne de valeur, de l'agriculture aux produits finis, montre comment la régénération peut être intégrée à chaque étape du processus économique.

Encore des difficultés à différencier avec le greenwashing

Malgré son potentiel, l'économie régénérative fait face à des défis significatifs. L'absence de cadres formels et de labels clairs, ainsi que le besoin impérieux de retours d'expérience pour évaluer l'efficacité des initiatives, soulève une question. Avec l'introduction de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), l'Europe cherche à mettre en place des critères rigoureux pour différencier les véritables démarches régénératives du simple greenwashing. Cette réglementation pourrait aider à clarifier et à standardiser les pratiques, encourageant ainsi une adoption plus large de ces modèles économiques vertueux.

Un aspect clé de l'économie régénérative réside dans la synergie entre les entreprises et les communautés locales. Les entreprises ne peuvent prétendre à un impact régénératif sans une intégration profonde avec les écosystèmes naturels et les sociétés humaines environnantes. Valérie Brunel et Sarah Dubreil soulignent cette nécessité : « Une entreprise ne peut avoir un impact régénératif seul, sans être en écosystème avec les milieux naturels et les communautés humaines ».