Électricité :le gouvernement va bien augmenter les taxes en 2025 !

Pourtant, derrière cette annonce se cache une réalité bien plus dure : une hausse des prix de l’électricité plus sournoise, mais bien réelle, est en préparation. La question n’est pas si les factures vont augmenter, mais quand et de combien.

TICFE : Un gel de la taxe sur l’électricité qui ne sert à rien

Michel Barnier a annoncé le 28 novembre 2024 dans un entretien accordé au Figaro un gel des taxes sur l’électricité pour 2025. Pour certains, c'est une victoire, ou du moins une bouffée d'oxygène. Mais ce gel n'est qu'une façade. En fait, le gouvernement n'a pas promis de ne pas augmenter les taxes mais... de ne pas les augmenter plus que ce qui était déjà prévu. Et, forcément, la situation qui en résulte est complètement différente.

Tout d’abord, il faut rappeler qu’en 2022, la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE), qui pesait lourdement sur les factures des Français, avait été réduite. Cette réduction avait été une réponse directe à la flambée des prix de l’énergie déclenchée par la guerre en Ukraine.

Mais aujourd'hui, dans un contexte budgétaire de plus en plus tendu, cette même taxe est sur le point d’être rétablie à son niveau pré-crise : 32,44 €/MWh, soit plus de 10 € de plus que l’an passé. Et malgré le gel, cette remontée d'une taxe détestée s'inscrit dans une stratégie plus large d'augmentation de la fiscalité énergétique.

Un marché de l’électricité qui fait la pluie et le beau temps

Le gel de la TICFE peut être considéré comme un simple coup de marketing politique, une promesse de stabilisation qui masque une vérité moins agréable : pour une large part de la population, le véritable coût de l’électricité continue de croître. Le marché de l’électricité, bien que partiellement régulé, subit les pressions des prix mondiaux et des fluctuations de l’offre et de la demande.

Les abonnés aux tarifs réglementés ne seront pas directement affectés par la hausse de la TICFE, grâce à des ajustements spécifiques. Mais cela concerne seulement 80 % des consommateurs. Ceux qui ont opté pour des contrats à prix de marché, en revanche, verront leur facture augmenter. La promesse d’une réduction de 10 à 15 % de la facture d’électricité annoncée par Bruno Le Maire en juin 2024 ? Un mirage. Pour ces ménages, l'impact de la fiscalité et de l'inflation énergétique sera bien plus grand que prévu.

"Selon le plan de Matignon, les taxes s’élèveront à 37,20 euros par mégawattheure (MWh) l’année prochaine – hors TVA sur la consommation. Soit un bond de près de 54 % par rapport au niveau d’aujourd’hui, qui est de 24,16 euros", dévoile Le Monde.

Ce que le gouvernement ne dit pas : l'augmentation des taxes sur l'électricité aura bien lieu en 2025

Mais ne nous y trompons pas : le gouvernement n’a jamais véritablement promis de maintenir les prix de l’électricité à un niveau stable sur le long terme. À travers le gel des taxes, il tente de donner l’illusion d’un contrôle des prix. Mais que dire de l’annonce discrète, mais bien réelle, du renforcement de la fiscalité de l’électricité à partir de 2025 ? L’objectif affiché est de financer la transition énergétique et de réduire la dette publique.

Une belle intention, certes, mais qui se traduit directement par une charge supplémentaire pour le consommateur. Et il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures : la facture d’électricité va inéluctablement s’alourdir, même avec ce gel temporaire des taxes.

Et que dire des concessions politiques faites pour calmer les oppositions ? L’annonce de Barnier, censée être une victoire pour les citoyens, n’est-elle pas en réalité une fausse promesse, un compromis qui ne sert qu’à gagner du temps, tout en préparant une nouvelle hausse à venir ? La logique est simple : il fallait éviter une hausse brutale des prix en 2025 pour ne pas enflammer les esprits, tout en conservant l’inévitable augmentation déjà décidée. En clair : plus tôt ou plus tard, les Français devront payer.

Impact de la TICFE sur les tarifs de l’électricité