Macron essaie de nous dire quelque chose. Qu’en pensez-vous ?

Je crois que le président de la République tente de nous dire quelque chose depuis quelques jours.

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Par Charles Sannat Publié le 4 octobre 2023 à 21h08
Emmanuel Macron

Ses deux dernières séquences médiatiques sont soit du fichage de figure politique, ce qui est possible, soit, relève de l’amateurisme en communication et, c’est, à ce niveau de responsabilité politique, affligeant.

En deux jours, Macron joue à l’adjudant chef Cruchot dans les gendarmes de Saint-Tropez sauf que de Funès, lui faisait franchement rigoler dans les chaumières. Macron, lui, depuis 6 ans, nous fait pleurer, à part les bénis de la mondialisation qui remercient leur prince pour leurs affaires florissantes.

Pour les autres c’est serrage de ceintures et coups de matraque et de flash-ball pour ceux qui se plaindraient un peu trop visiblement.

En deux jours donc, Macron s’est amusé à braquer les automobilistes avec ses jumelles de gendarme, ce qui est aussi puéril qu’immature comme comportement, puis le lendemain, il se laisse filmer en train de chanter la Bohème « nous mangions un jour sur deux » en pleine inflation et assiettes vides dans le pays.

Pour ceux qui n’y croiraient pas, voici les vidéos surréalistes qui circulent sur les réseaux sociaux.

Je crois que Macron cherche à nous dire quelque chose et que son inconscient nous parle.

Ce que l’on peut retenir du message présidentiel ?

J’aime vous punir (le radar) et j’aime vous affamer (manger un jour sur deux).

Une telle communication est désastreuse politiquement, mais à la limite, cela ne me dérange pas plus que cela, l’avenir politique de Macron ne me donnant pas particulièrement d’insomnie.

Une telle communication est surtout très dangereuse, et cela me dérange nettement plus, car quand les choses tournent au vinaigre c’est toujours la population qui trinque.

Agapes à Versailles au Palais où le Champagne coule à flots alors que chez Aldi et Lidl, ce sont les difficultés du peuple qui s’accumulent.

Je suis surpris que personne n’ose, ne serait-ce que par sens de la survie politique en général et de la survie tout court en particulier parler à notre jeune souverain.

La France est éruptive. Une révolution est un processus qui prend du temps.

Le souverain du palais devrait se méfier de ce calme apparent et d’humilité sur sa capacité à user et abuser des forces de l’ordre transformées depuis 5 ans en force de maintien au pouvoir.

Il ne sent pas les forces telluriques en train de s’accumuler et personne n’ose l’avertir.

L’acte 1 a été celui des Gilets Jaunes.

L’acte 2 a été celui des émeutes de banlieues suite au décès du petit Nahel.

L’acte 3 sera celui de la fusion de tous les mécontentements, de toutes les rancœurs, et le cœur de ce pays est déjà en ébullition, Macron ne sera pas capable d’arrêter la réaction en chaîne et sa police qui s’est perdue en milice non plus.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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1 commentaire on «Macron essaie de nous dire quelque chose. Qu’en pensez-vous ?»

  • Le problème est même plus large. Au lieu d’y apporter une réponse, Macron ne fait que l’amplifier.

    On peut en effet ajouter à votre liste : le mouvement des indignés (Stéphane Hessel, 2010), les printemps arabes (2011), Occupy Wall Street (2011), Nuit debout (2016).

    Ces mouvements ont confirmé l’intuition d’un Président de la République française, qui, en ouvrant le forum de Davos en 2010 déclarait : « « Alors moi je crois, Professeur SCHWAB, qu’on n’a pas le choix. Ou bien nous changerons de nous-mêmes, ou bien les changements nous seront imposés. Par quoi ? Par Qui ? Par les crises économiques, par les crises politiques et par les crises sociales. Faisons le choix de l’immobilisme et le système sera balayé, et il l’aura mérité ! »

    Aucun gouvernement depuis 2010 ne s’est intéressé aux causes profondes de tous ces mouvements sociaux.

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