Les particuliers employeurs doivent désormais composer avec une nouvelle contribution sociale en 2025. Conçue pour financer un dispositif de suivi médical des employés à domicile, cette cotisation supplémentaire soulève des interrogations sur son coût et sa mise en place effective. Quels changements concrets pour les employeurs et les employés ? Décryptage.
Emploi à domicile : pourquoi la facture augmente en 2025 ?

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, une nouvelle cotisation sociale est entrée en vigueur pour les particuliers employeurs. Son objectif ? Assurer un suivi médical aux 1,3 million de salariés à domicile qui, jusqu’à présent, n’étaient pas concernés par la médecine du travail. Cette réforme, mise en place par les partenaires sociaux du secteur et l’État, entend répondre à un besoin de protection sanitaire pour des travailleurs souvent isolés et employés par plusieurs employeurs. Mais elle implique aussi un coût supplémentaire pour les ménages employeurs, qui doivent dorénavant assumer cette charge nouvelle.
Un nouveau service de santé pour encadrer les employés à domicile
Jusqu’en 2025, les employés à domicile ne bénéficiaient pas d’un suivi médical comparable à celui des autres salariés. Contrairement aux travailleurs du secteur privé, ils n’étaient pas soumis à des visites médicales régulières pour attester de leur aptitude à exercer leur emploi. Or, ces professions impliquent souvent des tâches physiques exigeantes, exposant les salariés à des troubles musculo-squelettiques, à des accidents domestiques ou à des conditions de travail parfois difficiles.
Face à ce constat, le Service de Prévention et de Santé au Travail National (SPSTN) a été mis en place. Ce dispositif vise à garantir que les employés à domicile aient accès à un suivi médical, notamment par le biais :
- D’une visite médicale lors de l’embauche, pour s’assurer que le salarié est apte à son poste.
- D’un accompagnement en cas d’arrêt de travail prolongé, d’un accident ou d’un congé maternité.
- D’un suivi préventif, via des consultations adaptées.
La Fédération des Particuliers Employeurs (Fepem), qui a participé à l’élaboration de cette réforme, estime que ce service permettra aux employeurs d’être juridiquement sécurisés et de répondre à des obligations de santé publique jusqu’alors inexistantes. Toutefois, sa mise en place complète est prévue progressivement jusqu’en 2027.
Un coût supplémentaire pour les particuliers employeurs
Si l’objectif du SPSTN est d’améliorer les conditions de travail des employés à domicile, il repose sur une contribution obligatoire pour les particuliers employeurs. Depuis janvier 2025, chaque employeur doit s’acquitter d’une cotisation de 2,7 % du salaire brut versé à son salarié, avec un plafonnement à 5 euros par bulletin de salaire. En d’autres termes, cette contribution ne pourra pas excéder 60 euros par an et par employé.
Si la somme paraît modeste, elle s’ajoute aux autres cotisations déjà en place, rendant l’embauche d’un salarié à domicile légèrement plus onéreuse. Bonne nouvelle, néanmoins : le crédit d’impôt de 50 % sur ces charges reste applicable, ce qui signifie que les ménages imposables pourront récupérer la moitié du montant versé. Pour les autres, le surcoût devra sortir de leur poche.
Emploi à domicile : le SPSTN déployé de manière progressive
La mise en œuvre du SPSTN s’effectuera progressivement jusqu’en 2027, un calendrier qui laisse entrevoir des défis importants. Le principal enjeu concerne la disponibilité des médecins du travail, déjà en nombre insuffisant dans certains secteurs. Pour pallier ce manque, une large part des consultations médicales sera réalisée à distance, via la téléconsultation. Une alternative qui pourrait s’avérer pratique, mais qui ne répond pas à toutes les exigences d’un suivi médical approfondi.
Les entreprises mandataires, qui gèrent l’administration de l’emploi à domicile pour de nombreux particuliers, s’interrogent sur l’efficacité réelle du dispositif. Certaines estiment que la contribution demandée est élevée au regard des moyens de mise en œuvre encore incertains. D’autres soulignent toutefois que la cotisation demandée reste inférieure au coût d’une visite médicale classique organisée individuellement par l’employeur.
Quel impact pour les ménages employeurs ?
Avec l’augmentation des charges, cette réforme s’inscrit dans un contexte où l’emploi à domicile est de plus en plus encadré. Si la création du SPSTN vise à combler un vide en matière de santé au travail, elle représente aussi un coût supplémentaire pour les employeurs particuliers. Certains s’inquiètent de la répercussion de cette mesure sur le recours aux services à domicile, déjà fragilisé par d’autres hausses de charges dans le passé.