Le guide annuel de rémunérations de PageGroup, publié le 9 septembre, éclaire les tendances à venir sur le marché de l’emploi. Dans un contexte économique morose, les entreprises resserrent leurs marges de manœuvre et la hausse moyenne du salaire devrait osciller entre 1,5 % et 2 %. Pourtant, plusieurs métiers rares ou très demandés affichent des perspectives bien plus dynamiques.
Emploi : quels métiers verront leur salaire grimper en 2026 ?
By
Published on 9 septembre 2025 19h30
Salaires en 2026 : une hausse limitée mais généralisée
En dépit de la baisse progressive de l’inflation, les entreprises anticipent de nouvelles tensions budgétaires. Le cabinet PageGroup estime que l’augmentation moyenne du salaire se situera « entre 1,5 % et 2 % », un rythme proche de celui de 2025. Cette stabilité traduit un contexte marqué par la prudence des directions financières, confrontées à un ralentissement de la croissance et à des arbitrages budgétaires délicats, comme l’a relevé AEF Info.
« Les augmentations resteront modestes en 2026, de l’ordre de 1,5 % à 2 % en moyenne, à des niveaux similaires à 2025 », ont précisé les experts de PageGroup France, dans un entretien avec HelloWorkplace. Ainsi, si la majorité des salariés verra leur fiche de paie évoluer à la marge, cette dynamique reste légèrement supérieure à l’inflation prévue autour de 1,5 %.
Emploi et métiers en tension : des hausses de salaire à deux chiffres
À l’opposé de la tendance générale, certains métiers bénéficient d’une attractivité accrue. Le Figaro révèle que les ingénieurs spécialisés en électronique embarquée pourraient obtenir des hausses comprises entre 7 % et 12 % en cas de changement d’employeur. Cette profession, essentielle dans les secteurs automobile, aéronautique ou médical, souffre d’un manque criant de talents et alimente une véritable bataille du recrutement. Les rémunérations illustrent cet écart.
Le salaire annuel de départ se situe entre 35 000 et 45 000 €, soit environ 2 900 à 3 750 € bruts par mois. Après deux à cinq ans d’expérience, la rémunération atteint 55 000 €, puis 65 000 € entre cinq et dix ans, pour grimper jusqu’à 75 000 € après dix à quinze ans d’ancienneté. La progression est rapide, bien supérieure aux hausses attendues dans d’autres filières. De fait, les profils techniques rares conservent un fort pouvoir de négociation, contrairement à la majorité des salariés du secteur tertiaire.
Emploi : la transparence salariale au cœur des réformes
Au-delà des chiffres bruts, l’année 2026 sera également marquée par un tournant réglementaire. La directive européenne sur la transparence salariale entrera en vigueur en France et imposera aux entreprises de publier les écarts de rémunération entre femmes et hommes, ainsi que les fourchettes de salaire dans les offres d’emploi. Selon Michael Page, cette mesure pourrait influencer les pratiques de recrutement et contraindre les employeurs à revoir leurs politiques de rémunération.
Dans ce contexte, le mot d’ordre des employeurs sera l’équilibre. Tandis que les hausses générales se cantonnent à 1,5 % ou 2 %, la pression concurrentielle sur certains profils conduira à des ajustements bien plus conséquents. Les directions des ressources humaines devront composer avec des arbitrages complexes, comme le souligne AEF Info, entre équité interne et attractivité externe. Pour les salariés, ces évolutions renforcent l’importance de la mobilité professionnelle et de la spécialisation pour espérer un gain significatif de salaire.