Le mois de septembre marque un nouveau tournant pour le Livret A. Les Français ont massivement vidé leurs livrets, retirant plus qu’ils n’y ont déposé. Avec un taux d’intérêt en repli et un attrait croissant pour d’autres placements, ce produit d’épargne emblématique traverse une phase de désaffection.
Epargne : deux milliards d’euros retirés du Livret A
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Last modified on 21 octobre 2025 15h30
Livret A : les retraits dépassent largement les dépôts
Le Livret A, longtemps considéré comme un refuge sûr pour l’épargne des ménages, a subi un revers en septembre. Près de 2 milliards d’euros ont quitté les comptes, une situation rare pour ce produit populaire. Derrière cette décollecte nette, un facteur principal : la baisse continue du taux de rémunération.
Depuis le début de l’année 2025, le rendement du Livret A a été progressivement abaissé, passant de 3% à 2,4% en février, puis à 1,7% en août. Cette évolution a réduit l’attractivité du placement, surtout dans un contexte de reprise de l’inflation et de concurrence accrue. Pour de nombreux épargnants, la rentabilité ne justifie plus de laisser leurs économies immobilisées sur un livret faiblement rémunéré.
La Caisse des Dépôts, qui gère ce produit, souligne qu’il s’agit de la plus forte baisse depuis 2019. À l’époque, le prélèvement à la source avait temporairement perturbé les habitudes d’épargne. Cette fois, la décollecte semble s’inscrire dans une tendance plus structurelle, liée à l’érosion du rendement et à l’arbitrage croissant vers d’autres supports financiers.
L'assurance vie et le LEP en embuscade
Pendant que le Livret A recule, d’autres placements tirent leur épingle du jeu. L’assurance vie, notamment ses fonds en euros, attire de nouveau les épargnants. Offrant un taux moyen de 2,6% selon l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), elle séduit ceux qui recherchent un meilleur compromis entre sécurité et rendement, même si les gains sont imposables.
En parallèle, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) suit la même trajectoire que le Livret A, avec une décollecte d’environ 760 millions d’euros sur le mois. Les deux produits, historiquement liés, subissent les mêmes arbitrages de la part des ménages. Les épargnants préfèrent désormais orienter leurs liquidités vers des placements plus rémunérateurs, voire vers la consommation directe, dans un contexte de pression budgétaire persistante.
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP), destiné aux foyers modestes, fait figure d’exception. Son encours a légèrement progressé, atteignant 80,7 milliards d’euros, porté par un taux plus attractif et une indexation favorable. Toutefois, le nombre de comptes ouverts recule légèrement, conséquence des fermetures pour dépassement des plafonds de revenus.