L’État veut que les Français financent l’armement. Pas via les impôts. Volontairement. En ouvrant un produit d’épargne pensé pour ça. Oui, c’est sérieux.
Épargne : faut-il partir à l’assaut du placement Défense du gouvernement ?

C’est acté : on va pouvoir placer son argent dans l’armement. Littéralement.
Épargne : l’État rouvre la porte à l’investissement dans l’armement
C’est désormais officiel. Depuis une petite semaine, le gouvernement a confirmé qu’il sera bientôt possible d’investir dans des entreprises liées à la défense. L’annonce a été faite par le ministre de l’Économie. Concrètement, un nouveau produit va être lancé, et même s’il n’a pas encore de nom formel, il reprend le fonctionnement de ce qu’on appelait, dans l’Histoire, les « bons de la défense ».
Les bons de la défense servaient déjà à financer l’effort de guerre lors des deux conflits mondiaux. Désolé pour la référence un peu brutale, mais c’est la réalité. À l’époque, l’argent récolté servait à soutenir les entreprises d’armement et à équiper les armées. Ce qui se prépare aujourd’hui suit exactement cette logique.
À partir de 500 euros, l'argent est bloqué pendant cinq ans
Les conditions ? Il faudra investir un minimum de 500 euros. L’argent sera ensuite bloqué durant cinq ans, sans possibilité de retrait avant terme. Ce n’est donc pas un livret A. Ce n’est pas un placement liquide. C’est un blocage assumé. En échange, l’État promet un taux d’intérêt attractif, même si le chiffre précis n’a pas encore été communiqué. On peut imaginer, logiquement, un taux autour de 3 %, afin de rendre l’offre alléchante.
Évidemment, il ne s’agit pas d’un simple produit d’épargne. Derrière, il y a un message. Si vous pensez qu’il faut renforcer les moyens des soldats et des armées, ce placement est présenté comme un moyen concret d’y participer. Une forme de contribution directe à l’effort militaire. À l’inverse, si vous êtes plutôt pacifiste ou que l’idée d’investir dans l’armement vous rebute, passez votre chemin. Ce n’est pas un produit neutre.
