Épargne : faut-il partir à l’assaut du placement Défense du gouvernement ?

L’État veut que les Français financent l’armement. Pas via les impôts. Volontairement. En ouvrant un produit d’épargne pensé pour ça. Oui, c’est sérieux.

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By Jean-Baptiste Giraud Published on 26 mars 2025 11h29
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Épargne : faut-il partir à l’assaut du placement Défense du gouvernement ? - © Economie Matin

C’est acté : on va pouvoir placer son argent dans l’armement. Littéralement.

Épargne : l’État rouvre la porte à l’investissement dans l’armement

C’est désormais officiel. Depuis une petite semaine, le gouvernement a confirmé qu’il sera bientôt possible d’investir dans des entreprises liées à la défense. L’annonce a été faite par le ministre de l’Économie. Concrètement, un nouveau produit va être lancé, et même s’il n’a pas encore de nom formel, il reprend le fonctionnement de ce qu’on appelait, dans l’Histoire, les « bons de la défense ».

Les bons de la défense servaient déjà à financer l’effort de guerre lors des deux conflits mondiaux. Désolé pour la référence un peu brutale, mais c’est la réalité. À l’époque, l’argent récolté servait à soutenir les entreprises d’armement et à équiper les armées. Ce qui se prépare aujourd’hui suit exactement cette logique.

À partir de 500 euros, l'argent est bloqué pendant cinq ans

Les conditions ? Il faudra investir un minimum de 500 euros. L’argent sera ensuite bloqué durant cinq ans, sans possibilité de retrait avant terme. Ce n’est donc pas un livret A. Ce n’est pas un placement liquide. C’est un blocage assumé. En échange, l’État promet un taux d’intérêt attractif, même si le chiffre précis n’a pas encore été communiqué. On peut imaginer, logiquement, un taux autour de 3 %, afin de rendre l’offre alléchante.

Évidemment, il ne s’agit pas d’un simple produit d’épargne. Derrière, il y a un message. Si vous pensez qu’il faut renforcer les moyens des soldats et des armées, ce placement est présenté comme un moyen concret d’y participer. Une forme de contribution directe à l’effort militaire. À l’inverse, si vous êtes plutôt pacifiste ou que l’idée d’investir dans l’armement vous rebute, passez votre chemin. Ce n’est pas un produit neutre.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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