Les gens utilisent de plus en plus les espèces pour contrôler leurs dépenses !

Ce matin j’entendais sur BFM Business lors d’un débat un des invités commencer à expliquer que les gens épargnaient sur leur LEP. Le LEP c’est le livret d’épargne populaire et en gros il ne faut pas gagner grand chose pour y avoir droit. Aussitôt les journalistes ont commencé à le faire taire en lui expliquant qu’il ne pouvait pas parler de la « capacité d’épargne » des pauvres !

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Par Charles Sannat Publié le 26 septembre 2023 à 10h30
Especes Achat Depense Budget Cash Stuffing Sannat
1,95 MILLIARD €La Banque de France estime à 1,95 milliards d’euros l’encours des microcrédits en 2022

Hahahahahahahahahaha.

C’est une méconnaissance totale de la vérité et de la réalité.

Vous vous en doutez sans doute j’aime observer, regarder et questionner.

Lorsque j’étais banquier j’avais accès à plein de chiffres, à plein de comptes en banque couverts ou à découverts.

J’en ai tiré quelques conclusions liées à mes études observationnelles. Cela ne vaut pas une étude randomisée en double aveugle, mais dans la vraie vie, c’est ce que l’on observe, alors ca vaut !

Vous savez quoi ?

Dans le 16ème arrondissement de Paris, vous avez des gens très riches et du personnel de maison très pauvre au sens INSEE du terme.

Le résultat est très clair.

J’avais plus de gens pauvres qui épargnaient que de gens riches qui épargnaient ! Je parle en nombre de gens.

Si évidemment vous prenez la moyenne d’épargne des riches elle n’avait rien de comparable avec la moyenne d’épargne des « pauvres ».

MAIS… il y avait plus d’employés de maison qui n’étaient pas à découvert et qui épargnaient que d’employeurs « riches » qui étaient plus souvent dans le rouge.

La conclusion est simple. 

1/ Quand on est pauvre il faut encore plus épargner que quand on est riche.

2/ On prête plus facilement aux riches qu’aux pauvres, donc le pauvre doit se serrer la ceinture et ne peut pas dépenser plus qu’il ne gagne le banquier ne le lui permet pas.

3/ Etre à découvert est tellement coûteux, que c’est un truc de riche, pas un truc de pauvre.

Alors… oui, les pauvres, n’en déplaise aux journalistes de BFM Business qui font du stéréotype patrimonial, épargnent et ils épargnent beaucoup à leur échelle parce qu’ils n’ont pas le choix.

D’où… le retour en grâce des espèces bien évidemment et ce n’est que le début et un très bon début !

Bien évidemment quand on fait des virements ou des CB cet argent et ces transactions virtualisées n’ont pas de réalité tangible et matérielle. On ne voit pas plus l’argent qui sort que celui qui rentre d’ailleurs. On maîtrise mal ses dépenses et cela demande une rigueur très importante de gestion (demandez à ma femme bien plus forte que moi pour aller repérer le truc qui ne va pas dans les comptes). Le porte-monnaie, lui ne ment jamais.

Soit il y a des sous dedans, soit il n’y en a plus.

C’est aussi simple que cela.

Il n’y a pas de découvert possible dans un porte-monnaie.

Vous ne pouvez pas dépenser plus que ce que vous y avez mis.

Cela évite les achats plaisirs, les tentations, de succomber à la réclame, à la publicité, et maintenant aux terrible techniques du neuromarketing qui vous manipule comme jamais vous ne l’avez été pour vous faire les poches légalement !

Pouvoir d’achat : le retour des achats en liquide

« Face à la hausse des prix, certains consommateurs délaissent leur carte bancaire au profit de l’argent liquide. Reportage à Vanves, dans les Hauts-de-Seine. Sur le marché de Vanves (Hauts-de-Seine), certains consommateurs ont rangé leur carte bancaire face à la montée des prix, comme une agente hospitalière qui préfère n’utiliser que du cash. « Au marché, si je pars avec 60 euros, après je m’arrête », explique cette cliente. Chez un traiteur italien, les clients paient essentiellement en carte bleue, mais le commerçant a remarqué que certains commencent à s’en méfier, au profit de l’argent liquide.

La technique des enveloppes pour ceux qui ne connaissent pas !

« Face à l’inflation galopante, une astuce de grand-mère pour gérer au mieux son budget revient à la mode depuis quelque temps sur les réseaux sociaux : le « cash stuffing » ou « méthode des enveloppes » en français.

Le « cash stuffing », comment ça marche ?

Cette technique consiste tout simplement à délaisser la carte bancaire au profit des espèces. Concrètement, il s’agit de retirer au début de chaque mois ou chaque semaine votre budget au distributeur automatique et à répartir les billets dans différentes enveloppes, chacune correspondant à un poste de dépenses (courses alimentaires, voiture, santé, vêtements, loisirs, épargne, imprévus, etc.). »

La méthode du pépé. 

Bon en ce qui me concerne j’applique la méthode du pépé très simple.

« Un sou qui rentre, c’est un sou qui sort pas ».

Voilà.

Simple.

Pas de loisir. Pas de restau. Pas de ciné. Pas de vêtement. Pas de mode. Pas de sortie. Pas de déplacement inutile. Pas de beau téléphone. Pas de belles bagnoles. On n’achète rien. Jamais.

On se prive.

Beaucoup.

Longtemps.

On se serre la ceinture.

Mais il y a une suite dans la méthode du pépé.

« Mon petit, un sou qui rentre, c’est un sou qui sort pas, parce que cela te permet de matelasser ».

Pour ceux qui ne connaîtrait pas l’expression matelasser de mon pépé, c’était planquer physiquement les billets et les pièces sous le matelas… Mais il y a une suite à sa méthode.

« Une fois que tu as matelassé… tu peux investir ».

« une fois que tu as réussi à investir, un peu, alors ce que tes investissements te rapporte, tu ne dois rien dépenser, car… un sou qui rentre et un sous qui ne sort pas ».

« Il faut réinvestir tes gains.  »

Vous l’avez compris.

Que vous soyez un riche médecin du 16ème ou un simple « employé » de maison avec un petit salaire, la recette est la même.

La méthode toujours efficace et couronnée de succès.

C’est celle des fourmis depuis la nuit des temps.

Quand vous avez vécu simplement et mis de côté pendant 30 ans, et si vous vous êtes juste convenablement débrouillé, sans même aller chercher des effets de leviers et autres CFD de Bitcoins, alors, entre la cigale et la fourmi c’est non pas le grand écart. Non. C’est un gouffre abyssal.

Ce n’est pas drôle.

Ce n’est pas flamboyant.

Il n’y a ni Porsche, ni belle Audi.

Mais il y a au bout du compte… l’indépendance et non pas la liberté financière qui est un concept pour vendre des formations sur Internet. Non, il y a mieux que la liberté financière.

Vous n’êtes plus asservi par le système.

L’argent libère et vous affranchit du système qui veut vous asservir.

C’est le rôle de l’épargne.

Vous permettre de ne pas être asservi et donc de ne pas être esclave.

Epargner libère.

Et le pépé avait déjà tout compris.

Alors pépé de tous les pays unissez-vous, épargnez, ne dépensez rien.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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