Du 13 au 17 octobre 2025, la capitale française vivra une semaine sous tension : Paris va simuler une crue majeure de la Seine dans le cadre de l’exercice HYDROS 25, une opération d’envergure nationale destinée à tester les dispositifs d’alerte, la coordination des secours et la capacité de résilience de la métropole face à un scénario d’inondation extrême.
HYDROS 25 : alerte (fictive) à la crue centennale de la Seine

À partir du lundi 13 octobre 2025, la Seine sera au cœur d’un vaste exercice de sécurité civile mobilisant tous les acteurs de la région : préfecture de police, mairies, services d’urgence, entreprises, écoles et habitants. HYDROS 25, nom donné à cette simulation de crise, vise à reproduire les effets d’une crue historique similaire à celle de 1910, lorsque le fleuve avait atteint 8,62 mètres au pont d’Austerlitz selon la préfecture de police de Paris. L’objectif est clair : tester la réactivité de la capitale et de ses partenaires face à une montée brutale de la Seine, tout en évaluant la performance du système FR-Alert, déclenché pour l’occasion.
HYDROS 25 : Paris face à la crue simulée de la Seine
Durant cinq jours, Paris et plusieurs départements franciliens vont se confronter à un scénario de crue majeure. L’exercice prévoit qu’un épisode orageux provoque, dans la nuit du 13 mars 2026, un débordement de la Seine atteignant 7,10 mètres, soit un niveau comparable à celui de la crue de 1924. D’après BFMTV, cette simulation mobilise une soixantaine d’habitants, commerçants et élèves d’une classe de CM2 dans le 4ᵉ arrondissement, tous acteurs d’un jeu de rôle immersif censé tester les bons réflexes.
Le scénario prévoit de multiples impacts : coupures d’électricité, inondations de caves, stations de métro submergées, évacuations d’immeubles et saturation des réseaux. La préfecture de police indique que les cellules de crise seront activées dans chaque arrondissement et que les équipes techniques devront coordonner les secours dans un contexte d’urgence fictive mais réaliste. Ce test grandeur nature fait suite à plusieurs exercices « sur table », destinés à éprouver les chaînes de commandement et la circulation de l’information entre services.
Parallèlement, le dispositif FR-Alert sera expérimenté à grande échelle. Des dizaines milliers de téléphones portables recevront un message d’alerte sonore accompagné de la mention « EXERCICE HYDROS 25 ». Selon la préfecture de police, aucune action réelle ne sera demandée au public : « le message précisera qu’il s’agit d’un exercice et qu’aucune réaction n’est attendue ». Les habitants des zones concernées pourront toutefois vérifier la bonne réception du signal, même en mode silencieux.
Le cœur du dispositif concerne la Seine, mais l’impact s’étendra sur toute l’Île-de-France. Le Val-de-Marne, par exemple, testera la continuité des réseaux d’assainissement et la fermeture de certains ouvrages anti-crue, indique le département. La Seine-et-Marne mènera des exercices similaires dans plusieurs communes riveraines. À chaque échelon, l’objectif reste le même : vérifier la coordination entre acteurs publics et privés, identifier les failles du dispositif et renforcer la résilience collective.
Pourquoi Paris simule une crue de la Seine
Selon la préfecture de police de Paris, la crue centennale représente « le risque naturel le plus important » pour la capitale. Une inondation comparable à celle de 1910 toucherait potentiellement 700 000 personnes et causerait jusqu’à 30 milliards d’euros de dommages, d’après la Métropole du Grand Paris. Dans le pire scénario, près de 5 millions de Franciliens pourraient être privés d’eau potable, tandis qu’un million d’habitants subiraient des coupures d’électricité ou de télécommunications.
Ces chiffres, alarmants, justifient la tenue de HYDROS 25. L’objectif premier est d’éprouver les chaînes de commandement : de la salle opérationnelle du ministère de l’Intérieur jusqu’aux mairies d’arrondissement. L’exercice permettra de vérifier la bonne communication entre les différents niveaux de décision, les interactions entre les réseaux critiques (énergie, transport, santé, téléphonie) et les plans d’évacuation des populations.
La Ville de Paris insiste aussi sur la dimension pédagogique. « Beaucoup se croient épargnés parce qu’ils vivent loin de la Seine ou en hauteur. Pourtant, une crue exceptionnelle peut affecter tous les quartiers, par effet de cascade », a expliqué Bénédicte Cadalen, du service de gestion de crise, citée par Le Point. De fait, une inondation majeure perturberait aussi bien les zones riveraines que les arrondissements centraux, par l’interruption des transports, la saturation des réseaux et les effets indirects sur la logistique urbaine.
En parallèle, l’exercice HYDROS 25 mobilise les entreprises franciliennes via la Chambre de commerce et d’industrie, qui rappelle que 16 % des zones d’activités économiques sont situées en zone inondable, soit 18 500 entreprises et 230 000 salariés exposés.
L’exercice HYDROS 25 s’inscrit dans une stratégie de long terme pour adapter la métropole au changement climatique. Comme le rappelle la Métropole du Grand Paris, les épisodes pluvieux extrêmes se multiplient et les marges de sécurité des infrastructures doivent être revues. La Seine, symbole de la ville et moteur de son activité, devient aussi une menace potentielle. En simulant cette crise, Paris cherche à transformer la vulnérabilité en apprentissage.
