Les Français complètement accros à Shein

Shein, géant chinois de la fast-fashion, s’impose comme l’enseigne de mode la plus prisée des Français en 2024, détrônant Vinted. Entre succès fulgurant et controverses grandissantes, son modèle soulève des questions économiques, sociales et environnementales en France et en Europe.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 29 janvier 2025 à 10h30
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1,64 MILLIARD €En 2023, le chiffre d’affaires de Shein en Europe atteignait 1,64 milliard d’euros.

Les consommateurs français ont bouleversé le paysage de la mode en ligne en 2024. Selon une étude de l’application de shopping Joko, Shein est désormais « l’enseigne de mode où les Français ont dépensé le plus en 2024 ». Ce géant chinois de la fast-fashion, souvent critiqué mais massivement adopté, a détrôné pour la première fois Vinted, la plateforme lituanienne spécialisée dans les vêtements de seconde main, leader depuis 2020.

Shein, leader des dépenses mode en France en 2024

L’étude, basée sur les données bancaires anonymisées de 700.000 utilisateurs, souligne la progression spectaculaire de Shein, dont les ventes en valeur ont bondi de 58 % entre 2023 et 2024. Une autre plateforme asiatique, Temu, a connu une hausse encore plus fulgurante avec une augmentation de 178 % sur la même période. Ces deux acteurs représentent aujourd’hui 22 % des colis traités par La Poste en France, un chiffre qui illustre leur emprise croissante sur le marché.

Face à cette montée en puissance, Shein et Temu sont confrontés à des critiques croissantes. Ces plateformes sont régulièrement accusées de pratiques non conformes, notamment la vente de produits jugés dangereux ou leur impact écologique. Six pays européens, dont la France, ont récemment appelé Bruxelles à renforcer les régulations visant ces acteurs du e-commerce.

Aux États-Unis, le gouvernement a également réagi en proposant de limiter les exemptions de droits de douane pour les importations de faible valeur, une mesure directement ciblée contre Shein et Temu.

Une domination qui inquiète

Sur le plan national, la nomination de Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur, comme conseiller RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) pour Shein en décembre dernier a suscité de vives réactions. Interrogé lors d’une conférence de presse, il a défendu son rôle : « Shein est une entreprise jeune qui s’efforce de s’adapter aux standards français et européens. » Cependant, ses propos opposés à une taxe ciblant Shein ont été vivement critiqués.

Shein semble en passe de devenir un acteur incontournable du marché européen. En 2023, son chiffre d’affaires atteignait 1,64 milliard d’euros, et sa croissance rapide menace les enseignes établies telles que Kiabi, Zara ou encore Vinted. Mais cette ascension fulgurante s’accompagne d’un débat sur ses impacts environnementaux et sociaux.

Avec la popularité de la fast-fashion et des prix attractifs, les consommateurs français se retrouvent face à des choix complexes. La domination de Shein pourrait bien forcer les législateurs à repenser les règles du commerce en ligne, tout en sensibilisant les consommateurs à l’impact de leurs achats sur l’environnement et l’économie locale.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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