France Travail : la moitié des offres seraient illégales

La CGT chômeurs a passé au crible près de 1.200 offres mises en ligne sur France Travail (anciennement Pôle emploi). Verdict : plus de la moitié d’entre elles seraient illégales.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 22 janvier 2024 à 16h42
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7 %Le taux de chômage en France est de 7 %.

La moitié des offres sur France Travail ne respecteraient pas le Code du travail

Depuis 2016, la CGT chômeurs épluche les offres mises en ligne par Pôle emploi, désormais France Travail, pour s’assurer de leur conformité. La dernière enquête, publiée ce jeudi, 18 janvier 2024, semble démontrer que 61 % de ces dernières seraient illégales. Pour cette 16ᵉ édition, le syndicat s'est attaché à scruter les offres d'emploi proposées dans les villes qui accueilleront les Jeux Olympique de 2024 (Paris, Lyon, Nantes, Lille, Bordeaux, Nice, etc) Les équipes du syndicat ont passé près de 1.200 annonces au tamis d’une grille d’analyse comprenant plus d’une dizaine de critères : existence d’un lien Internet valable renvoyant à l’offre d’emploi, mentions discriminatoires, annonces conformes à la réalité, heure de travail proposé, rémunération, mentions susceptibles d’induire le demandeur en erreur, etc.

D'après l'étude du syndicat de la CGT chômeurs, bon nombre d'entre elles n'hésiteraient pas à gonfler les durées de contrat, à proposer des offres évolutives et selon « la tête du candidat ». Selon le syndicat, les agences profiteraient des plateformes en ligne pour « récupérer des CV pour se constituer un vivier de candidats ».

Une étude pour faire pression sur le gouvernement

France Travail conteste la fiabilité de cette étude en pointant « un certain nombre de faiblesses méthodologiques ». L'opérateur public relève notamment des « amalgames entre qualité et légalité » par exemple, « en dénonçant la publication d'une même offre sur plusieurs canaux ». France Travail s'est défendue en affirmant que « toutes les offres font l’objet d’un contrôle automatisé, s’appuyant sur l’intelligence artificielle. (...) Les offres directement déposées par les employeurs sont de surcroît vérifiés par les conseillers en charge des entreprises, donnant lieu en cas de suspicion à un contact avec l’employeur en vue de modifier l’offre et de mettre fin à la suspension de publication. ». Ainsi donc, selon les chiffres de la dernière étude de France Travail, seuls 7 % des offres publiées sur Pôle emploi n'étaient pas conformes au Code du travail en 2023.

Que nenni pour la CGT chômeurs, qui voit dans les résultats de son étude un moyen de faire pression sur le gouvernement pour l'inciter à revenir sur ses dernières restrictions mises en place pour les droits d'indemnisation au chômage. Pierre Garnodier, secrétaire général du syndicat, estime ainsi que « le gouvernement s’appuie sur le nombre soi-disant élevé d’offres proposées pour justifier la pression mise sur les privés d’emploi qui ne trouvent pas de travail ». En ce sens, la CGT chômeurs demande au gouvernement « l’arrêt immédiat du contrôle des privés d’emploi et la réinscription rétroactive de tous les usagers de France Travail radiés pour insuffisance de recherche d’emploi ou refus d’offres ». France Travail invite pour sa part les demandeurs d'emploi à signaler toute proposition d'emploi qui leur paraît douteuse directement auprès de ses services.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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