Un climat de rejet inégalé pèse sur l’exécutif français. L’impopularité d’Emmanuel Macron et de François Bayrou atteint des records, marquant une rupture historique avec l’opinion publique.
François Bayrou et Emmanuel Macron décrochent le titre de duo exécutif le plus impopulaire de la Ve République

Le 21 juillet 2025, une enquête IFOP commandée par le Journal du Dimanche a confirmé ce que nombre d’observateurs redoutaient depuis des mois : Emmanuel Macron et François Bayrou forment le tandem exécutif le plus impopulaire de la Ve République. À seulement deux ans de la fin du mandat présidentiel, ce désaveu massif témoigne d’un effondrement politique rare.
Macron et Bayrou : un tandem au plus bas dans les sondages
Les chiffres sont implacables. Selon le baromètre IFOP publié le 21 juillet 2025, Emmanuel Macron ne recueille que 19 % d’opinions favorables, tandis que François Bayrou atteint à peine 18 %. Ensemble, leur taux de satisfaction combiné plafonne à 37 %, contre 51 % pour le duo Hollande-Valls à une époque pourtant jugée difficile. Un chiffre qui ne veut d'ailleurs pas dire grand-chose, car ceux qui ont une opinion favorable de François Bayrou ont une forte probabilité d'avoir également une opinion favorable d'Emmanuel Macron.
Il s’agit du niveau le plus faible enregistré depuis la naissance de la Ve République. Même lors de la crise des Gilets jaunes (23 %) ou de la censure du gouvernement Barnier (21 %), Emmanuel Macron conservait un socle plus solide. L’érosion est d’autant plus spectaculaire qu’elle touche toutes les strates de la société. Seuls 49 % des électeurs de 2022 se déclarent encore satisfaits de l’action présidentielle, soit une chute de 12 points en un mois.
Une impopularité qui frappe tous les milieux sociaux
Les catégories traditionnellement réceptives à l’exécutif s’éloignent. Chez les cadres, Emmanuel Macron perd 8 points. Chez les chefs d’entreprise, la dégringolade atteint 18 points. Le rejet s’étend aussi aux zones rurales, aux artisans, aux électeurs socialistes et aux professions intermédiaires.
François Bayrou, de son côté, est désormais qualifié de Premier ministre le plus impopulaire de l’histoire récente. Le taux d’insatisfaction atteint 82 %, un record absolu depuis Édith Cresson en juillet 1991. Ses dernières propositions — suppression du lundi de Pâques, du 8 mai, et monétisation des congés — sont jugées provocatrices voire cyniques.
Un pouvoir incapable de gouverner ?
Ce désaveu massif pose une question fondamentale : Emmanuel Macron peut-il encore gouverner ? « Il ne gouverne plus, il gère une survie institutionnelle », analyse un ancien conseiller élyséen. Le chef de l’État semble enfermé dans une spirale d’inaction, incapable de trancher, paralysé par la peur d’aggraver un rejet déjà abyssal.
Quant à François Bayrou, il est perçu comme un Premier ministre qui brille par son inaction, une sorte d’intérimaire permanent qui multiplie les consultations sans effet. Il tente d’agréger des propositions consensuelles, mais sans crédibilité politique ni marge de manœuvre. Un comportement qui vise moins à réformer qu’à sauver la face et conserver un poste devenu essentiellement symbolique.
Le refus de briser l’oligarchie française
Au-delà de leur personnalité, c’est une structure de pouvoir que rejettent les Français. Emmanuel Macron et François Bayrou incarnent une forme de népotisme républicain : nominations entre proches, favoritisme administratif, liaisons dangereuses entre pouvoir et entreprises publiques. Un système que la crise économique, l’explosion des déficits et l’inflation galopante rendent de plus en plus insupportable.
Et malgré les alertes, rien ne change. Aucune réduction sérieuse du train de vie de l’État. Aucune réforme fiscale courageuse. Aucune remise en cause de l’architecture institutionnelle. Le duo gouvernant préfère rassurer une gauche sociale-démocrate résiduelle et un centre macroniste devenu minoritaire, au détriment de choix budgétaires audacieux.
Une dissolution inéluctable ?
Dans ce climat de défiance extrême, la pression pour une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale monte. Selon l’IFOP, 42 % des Français y sont favorables. Le président, quant à lui, semble s’y refuser, préférant un statu quo fragile et de plus en plus intenable.
Ce sondage n’est pas un simple baromètre. C’est un acte d’accusation populaire contre une gouvernance perçue comme arrogante, inefficace et coupée des réalités. Emmanuel Macron et François Bayrou ne sont plus les visages d’un pouvoir. Ils sont devenus les symboles d’un rejet systémique. Et leur avenir politique, à l’image de leur popularité, semble désormais suspendu à un fil.
