Garde d’enfants : l’UFC-Que Choisir pointe des inégalités

Alors que le gouvernement envisage de raccourcir le congé parental, l’UFC-Que Choisir dévoile une étude troublante mettant en évidence les inégalités d’accès à un mode de garde pour les enfants de moins de 3 ans. La situation est d’autant plus alarmante que la capacité d’accueil se dégrade d’année en année.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 26 septembre 2023 à 10h56
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37%37% des parents se tournent par défaut vers des modes de garde commerciaux.

Un manque criant de solutions de garde pour les tout-petits

En dépit des récentes controverses concernant les conditions d'accueil en crèche, le constat est sans appel : près de 4 enfants sur 10 n'ont pas accès à une place en accueil formel. Alors que certains parents choisissent délibérément de garder leurs enfants à la maison, d'autres, contraints par la réalité, doivent se tourner vers des solutions alternatives par manque de choix. Une importante part de ces parents (37%) indique que cette décision est prise par défaut, tout comme 48% des parents qui se tournent vers les grands-parents pour la garde.

L'évolution de la capacité d'accueil est tout aussi préoccupante. Le taux de couverture a chuté de 1 point entre 2019 et 2020, reflétant une baisse tendancielle de 100.000 places entre 2014 et 2020. Avec 120.000 assistants maternels devant prendre leur retraite d'ici à 2030, la situation ne fait qu'empirer.

D'importantes disparités territoriales et économiques

Le taux global de couverture dissimule de grandes inégalités entre les départements. Par exemple, en Seine-Saint-Denis, seulement 32 places sont disponibles pour 100 enfants de moins de 3 ans, contre 83 en Mayenne. De manière générale, le sud de la France est particulièrement défavorisé, contrairement à l'ouest du pays. Ces disparités ont un impact économique direct sur les ménages. L'absence de solutions de garde a des répercussions sur l'emploi des parents, souvent au détriment des mères, les privant de revenus. Par ailleurs, les familles recourant à un assistant maternel plutôt qu'à une crèche doivent faire face à des frais supplémentaires, surtout pour les ménages les plus modestes. Cela pénalise encore davantage les familles des départements les moins pourvus en places de crèche.

Face à cette crise, l'UFC-Que Choisir appelle le gouvernement à agir rapidement. La mise en place d'un droit opposable à un mode de garde abordable et de qualité, l'ouverture de nouvelles structures dans les zones déficitaires, la simplification des aides et la création de guichets uniques pour faciliter les démarches sont autant de mesures urgentes à mettre en œuvre. La question demeure : le gouvernement prendra-t-il enfin les mesures nécessaires pour répondre aux besoins des parents et assurer le bien-être des enfants ?

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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