Le phénomène TikTok : le quittoking, l’art de démissionner en vidéo

La tendance quittoking fait de nouveau surface sur TikTok : filmer sa démission en direct sur les réseaux sociaux est devenu un geste revendicatif de la génération Z.

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By Rédaction Published on 16 novembre 2025 17h00
TikTok démission jeunes
Le phénomène TikTok : le quittoking, l’art de démissionner en vidéo - © Economie Matin

Depuis quelques semaines, un phénomène, qui existe déjà depuis plusieurs années, refait surface sur TikTok. Des salariés choisissent d’annoncer leur départ de façon publique, scénarisée et virale. Cette montée du phénomène s’inscrit dans un contexte où l’emploi se redéfinit, où la génération Z refuse davantage le modèle traditionnel, et où le web change les codes de la séparation professionnelle.

Qu’est‑ce que le quittoking sur TikTok ?

Le « quittoking » désigne la pratique par laquelle un salarié filme et diffuse sur TikTok l’annonce de sa démission. Le quittoking, ce n’est rien d’autre qu’une forme de démission très publique, puisqu’il s’agit d’annoncer sa décision depuis son compte sur TikTok.

L'application permet ainsi à un salarié de faire de sa rupture professionnelle un spectacle social. Par exemple, un média belge rappelle qu’en 2021, des employés d’un restaurant au Royaume‑Uni ont publié une vidéo de départ collectif sur TikTok qui a « rapidement cumulé 16 millions de vues ». Ainsi, le motif n’est plus seulement la démission, mais la visibilité liée à TikTok, l’effet réseau, l’audience.

Pourquoi cette tendance renaît sur TikTok aujourd’hui ?

Trois facteurs principaux expliquent la recrudescence du quittoking. Tout d’abord, la génération Z – très présente sur TikTok – ne perçoit plus l’emploi comme un pilier identitaire. Culture-rh.com note que « la génération Z, très présente sur les réseaux sociaux, ne craint pas de rendre ces problématiques publiques ». Ensuite, plusieurs vidéos combinent mise en scène et dénonciation : conditions de travail jugées toxiques, manque de reconnaissance, besoin de flexibilité. Par exemple, l’article de References précise que « parmi les vidéos les plus populaires, les utilisateurs ne se contentent pas seulement d’annoncer leur démission, mais ils critiquent en direct le mauvais traitement subi ».

Enfin, l’application permet une audience instantanée et globale, ce qui renforce l’attrait de filmer son départ. Comme relevé dans Culture RH : « la viralité des contenus TikTok amplifie ce phénomène, et chaque départ médiatisé peut devenir un signal négatif pour des candidats potentiels ».

Impacts pour l’emploi, les entreprises et les réseaux sociaux

L’usage de TikTok comme canal de démission a plusieurs implications pour les acteurs concernés. Sur le plan de l’emploi, cela traduit un repositionnement des attentes : les salariés parlent publiquement de leur rapport au travail, à la reconnaissance, à la flexibilité. D’après Forbes Belgique, « pour la génération Z, (…) un environnement de travail sain et inclusif est indispensable ». Pour les entreprises, le phénomène représente un risque réputationnel. Culture RH alerte : « un tel événement peut déclencher un effet boule de neige en interne, fragiliser la confiance collective et compliquer le recrutement futur ». De plus, Forbes évoque que ces vidéos peuvent contenir des « informations sensibles » propres à l’entreprise, ce qui accroît le danger.

Enfin, pour les réseaux sociaux eux‑mêmes, et en particulier TikTok, cette tendance montre leur rôle croissant dans la sphère professionnelle et la gestion de carrière. La plateforme n’est plus seulement divertissement : elle devient un lieu de déclaration professionnelle, de rupture et de revendication. Cela pose des questions sur le droit à l’image, la confidentialité, le rôle de l’employeur face à un contenu potentiellement viral.

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